Comment prendre plus de plaisir sexuel ?

Comment prendre plus de plaisir sexuel ?
Comment prendre plus de plaisir sexuel ? ©Getty - ChristopherBernard
Comment prendre plus de plaisir sexuel ? ©Getty - ChristopherBernard
Comment prendre plus de plaisir sexuel ? ©Getty - ChristopherBernard
Publicité

Maïa s'est appuyée sur les derniers travaux du philosophe Michaël Foessel sur le plaisir en politique, pour trouver plusieurs pistes intéressantes en ce qui concerne l'optimisation du plaisir sexuel. Il est important de cultiver en permanence la surprise et la libération de votre désir sexuel.

Impossible de se passer du plaisir, le plaisir démocratique, gratuit, qui augmente quand on le partage - d’ailleurs c’est le cas de beaucoup de plaisirs du week-end : on peut jouer, faire la fête, boire, rire ensemble. Bon, moi je fais la chronique sexe donc je laisse la fête aux autres, je travaille mon sujet au corps et je découvre un bouquin paru tout récemment, son auteur a d’ailleurs été invité dans la matinale de France Inter : Michaël Foessel, avec son ouvrage : "Quartier rouge. Le plaisir et la gauche".

Trois pistes selon le philosophe Michaël Foessel

Premier conseil : sortir d’une logique utilitariste

Publicité

Parfois, on s’imagine que le plaisir consiste à satisfaire un désir. On a une idée, on remplit le contrat, on est content. Ce qui est embêtant avec cette conception du plaisir, c’est que tout est déjà écrit, donc non seulement on n’a pas de surprise, mais en plus, il faut que tout soit conforme à ce qu’on avait anticipé, sinon on est déçus. Foessel nous encourage à faire attention à ne pas transformer les fantasmes en cahiers des charges, surtout si on regarde du porno, parce que là vraiment le réel ne correspondra jamais aux attentes. Alors ça peut paraître évident dit comme ça, mais c’est une vraie prise de risque : arrêter de tout vouloir maîtriser, laisser le sexe nous arriver, nous bousculer, laisser les autres nous arriver, nous faire changer. Avec notre consentement, bien sûr. Mais quand même, arrêter d’essayer de transformer la sexualité en petite expérience confortable, arrêter d’en faire un investissement dont on espère tirer forcément des bénéfices.

Et quand on est surpris par le plaisir, Foessel a une très belle expression : "un miracle dans une vie de chien"

Deuxième conseil : délivrer la sexualité de l’exigence de rendement

Concrètement ça passe par deux points : libérer la sexualité dans l’espace et dans le temps.

- Pour ce qui est de l'espace, du corps : cesser de se diviser en petits morceaux avec d’un côte les organes génitaux, de l’autre les organes dédiés… au travail, à l’amour, au loisir, etc. Il faudrait faire l’amour avec tout son corps et tant qu’à faire avec tout le corps de l’autre.

- Pour ce qui est du temps : très bien, il pourrait suffire de faire l’amour en-dehors des heures réglementaires, comme ses heures de travail. Mais le temps c’est aussi celui de la Grande Histoire, et là vous connaissez cette petite musique : le sexe, c’était mieux avant, aujourd’hui on a la misère sexuelle. Oui, super… Déjà je ne suis pas sûre que c’était mieux avant, on n’a pas d’enquêtes pour confirmer que les chevaliers et les grandes dames étaient satisfaits… Deuxièmement, quand on parle de misère sexuelle, on ne parle étrangement jamais de celle des femmes, qui se faisaient brûler comme des sorcières ou chasser de leur village si elles couchaient trop, ou pas assez, ou avec la mauvaise personne ! Donc au lieu de toujours se révérer un âge d’or imaginaire de la sexualité, Foessel nous invite à inventer de nouveaux plaisirs. Internet, les sextoys, les lieux sexuels qui maintenant ont réouvert, les groupes de lecture érotique, le tantra… il y a plein de choses à inventer, et sans doute, plein de choses déjà inventées que vous n’avez jamais essayées.

Troisième conseil : le partage

Foessel nous invite à sortir de l’idée que quand on prend du plaisir, on le prend forcément à quelqu’un. Le partage c’est par exemple faire du sexe à deux ou plus, parce que mine de rien, il faut être au moins deux pour perdre le contrôle. Le partage c’est le consentement, mais aussi une division plus égalitaire des rôles au lit, pendant les rapports sexuels. Le partage, c’est une sexualité qui sort de la maison, qui n’est pas domestiquée.

Le partage c’est une sexualité gratuite à deux car « tout, dans la société de consommation, n’est pas consommation. » Le partage c’est de pouvoir jouer ensemble, sans faire de plans à l’avance, c’est jouer à inventer des plaisirs qu’on n’aurait même pas pu imaginer à l’avance… Et je vous laisse avec une belle perspective pour le week-end :

Les plaisirs partagés ont cet avantage sur les imaginaires de l’égalité qu’ils n’attendent ni les révolutions, ni les réformes pour exister