Le sujet de la déviance

France Inter
vidéo
Le sujet de la déviance - Le burne out de Maïa Mazaurette
Le sujet de la déviance - Le burne out de Maïa Mazaurette
Publicité

Dans cette chronique, Maïa Mazaurette nous explique qu'il faut de temps en temps interroger nos normes...

Cette semaine, Jean-Patrick a une question mais un peu de mal à la poser… C’est pas grave, je vais vous lire son message tel quel : "Pardonnez moi cette infusion que l'on pourrait juger de trivial mais il était indéniable que pour aborder le sujet de la déviance j'aurais besoin de votre aide_._" 

(Soupir) 

Publicité

Jean-Patrick, vous avez à moitié raison. A moitié parce que pour l’infusion, va vraiment falloir forcer sur le gingembre et le bois bandé pour me motiver. En revanche ! Concernant la déviance, ma qualification est effectivement indéniable, j’ai d’ailleurs été embauchée pour gérer à la fois Daniel Morin et Guillermo Guiz – ne tentez pas ça à la maison, hein, au niveau formation, il faut au moins un doctorat de l’école supérieure de déviance. 

Ensuite, Jean-Patrick, petite remise au point : on ne dit plus déviance depuis 1980, la terminologie médicale est «  paraphilie  ». Une paraphilie, c’est une préférence ou une pratique sexuelle, pas forcément illégale, qui sort de la norme. Qu’est-ce qu’une norme, qui la définit ? Statistiquement, est normal un désir partagé par 50,0001% des personnes. Si on s’en tient à cette définition mathématique, le bondage et le sadomasochisme ne sont pas des paraphilies, l’exhibitionnisme et le voyeurisme non plus, le sexe de groupe non plus. Du coup, il faudrait équiper tous les appartements de coins-donjons, il faudrait que tous les lits fassent 4 mètres de large… Oh, et puis qu’on arrête avec ces histoires de volets, de rideaux, de portes, ça sert à rien.

Pour ne rien arranger, les normes - et les lois - changent selon les pays, le temps, les cultures. Ce qui est déviant pour Gérald Darmanin, ooops, mauvais exemple – ce qui est déviant pour Eric Dupont-Moretti, oooops, mauvais exemple – euh, ce qui est déviant pour vous, chère audience, c’est sans doute un mardi matin pour Tom Villa.

LEILA  : Mais ça ne signifie pas qu’on peut faire n’importe quoi.

Non, ça signifie juste qu’il faut de temps en temps interroger nos normes. L’homosexualité a longtemps été une déviance. La masturbation aussi, mais franchement, si ça rendait sourd, aucune des personnes ici présentes ne travaillerait dans l’audio.

La suite à écouter et à retrouver en vidéo !

L'équipe