

Après le campement de Zaclay pour sauver les terres agricoles du plateau, de Saclay, c’est pour préserver les jardins ouvriers des vertus à Aubervilliers qu’une JAD, comme Jardins A Défendre, est née le 26 mai dernier.
La ville d'Aubervilliers a obtenu 10 millions d'euros pour le financement d'une piscine olympique, dans la perspective des J.O. de 2024. Une somme importante mais qui ne représente qu'un tiers du coût total du projet de centre nautique envisagé avec solarium et équipements extérieurs. Le budget total est estimé à près de 34 millions d'euros, le reste du financement devant être pris en charge par l’État et les collectivités locales. Cette piscine n'accueillera pas les épreuves de natation des J.O. 2024 de Paris, elle servirait uniquement de bassin d’entraînement et n'est pas indispensable pour le bon déroulement des J.O., le comité d'organisation disposant de deux bassins alternatifs pouvant servir à l'entraînement des nageurs. Pour les épreuves officielles, un centre aquatique olympique doit être construit à Saint-Denis. Depuis le 26 mai des jardiniers et citoyens qui contestent ce projet qui détruirait et artificialiserait une partie des jardins ouvriers , dans une ville où le taux d'espaces verts par habitant est des plus faibles, ont occupé les parcelles en danger pour les protéger. La première JAD est née.

Les occupants et les membres du collectif de défense des jardins ouvriers d''Aubervilliers, ne contestent pas la nécessité de construire une nouvelle piscine à Aubervilliers, bien qu'il en existe déjà une, municipale, avec deux bassins, les chiffres de la direction régionale de l’Équipement, montraient il y a quelques années, que presque la moitié des élèves de la Seine-Saint-Denis à l'entrée en sixième ne savaient pas nager, d'autant plus que l bâtiment de la piscine prendrait place sur un parking attenant aux jardins. C'est l'xtension de la piscine sous forme de solarium, spa, etc. qui prendrait place sur les jardins qui est contestée.



Les "Jadistes" ont été expulsés jeudi 2 septembre, jour de rentrée des classes mais la résistance continue et s'organise différemment pour sauver cet espace de verdure même si les parcelles menacées ont été dévastées.

Le parc aquatique, constitué par la piscine et les aménagements extérieurs, serait géré en délégation de service public. Le prix d'entrée du solarium, hors piscine, étant fixé par le délégataire, laisse présager un tarif prohibitif pour les habitants du quartier, quand les chiffres des statistique publiques indiquent que 45 pour cent des ménages d'Aubervilliers se trouvent sous le seuil de pauvreté. L'infrastructure profiterait surtout à la spéculation immobilière dans un secteur très proche de Paris.
Le plan local d'urbanisme intercommunal (PLUi) d'Aubervilliers a été modifié en 2020, un hectare de jardin, aujourd'hui directement menacé par la piscine et par la gare du métro du Grand Paris Express, est resté en dehors de la zone naturelle protégée de sept hectares et reste donc potentiellement constructible. La société Spie Batignolles a remporté l'appel d'offre début 2020 et le projet a été validée par la précédente Maire d'Aubervilliers le 24 juin 2020, quelques jours avant le deuxième tour des municipales, sans nouveau passage devant le conseil municipal, en profitant d'une possibilité de prise de décision sans délibération, rendue possible depuis la période de confinement.

Un recours, non suspensif contre le permis de construire a été déposé lundi 30 aout, l'audience se tiendra le 15 septembre et le juge devrait donner sa décision d'ici le 30 septembre.
Merci à Jade Lindgaard, Dolorès et tous les occupant-e-s jardinières, jardiniers qui se mobilisent sur la JAD d'Aubervilliers
A lire :
Reporterre : Sommés de partir, les jardiniers d’Aubervilliers résistent au Grand Paris, 16 juillet 2021 par Alexandre-Reza Kokabi. "Ces terres nourricières, écrin de végétation au milieu d’un décor urbain, subsistent uniquement grâce à la ténacité de leurs défenseurs, qui les occupent jour et nuit depuis près de deux mois et les ont baptisées « jardins à défendre » (Jad). Dix-neuf parcelles, 4 000 m² de terres en tout, sont menacées par les bulldozers de Grand Paris Aménagement (GPA), qui souhaite construire un solarium et un centre de fitness, adossés à la future piscine d’entraînement des Jeux olympiques de Paris 2024 — construite sur le parking voisin —, et d’une gare du futur Grand Paris Express."
Mediapart : À Aubervilliers, la piscine des JO sera gérée par le privé,7 juillet 2021 Par Jade Lindgaard. "La délégation de gestion d’un service public permet à une entreprise privée de gérer l’équipement, d’en fixer les tarifs d’entrée, les plannings de fonctionnement, les règles, les salaires et contrats de travail des employé·e·s. Dans le cas de la piscine d’entraînement des JO, la commune ne conserverait que la possibilité d’encadrer les pratiques de l’exploitant et « les orientations de la politique tarifaire », selon le rapport préparatoire à la délibération lu par Mediapart. Cela lui évite de créer de nouveaux postes de maîtres-nageurs et personnel administratif – alors qu’elle s’apprête à créer cinq emplois permanents dans la police municipale."
Le Monde : JO 2024 : le futur complexe aquatique d’Aubervilliers menace les jardins ouvriers, le 7 mars 2021 par Emeline Cazi. "L’implantation d’un solarium et les futurs travaux du Grand Paris Express vont provoquer des expulsions de jardiniers, au moment même où la nécessité de lutter contre les îlots de chaleur et celle de produire « local » semblaient s’affirmer."

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