La blockchain assure les retards d'avion

France Inter
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AXA lance un service qui dédommage automatiquement un voyageur si son vol a plus de 2 heures de retard. Il repose sur la blockchain, une technologie qui va changer l'assurance.

Fizzy est le premier service grand public lancé en France qui se repose sur la technologie blockchain. Lancé par Axa, il permet de dédommager automatiquement un voyageur si son vol a plus de deux heures de retard.

La Blockchain c'est quoi ?

Pour faire simple : C'est comme un grand registre accessible de n'importe où (puisqu'il est sur internet) sur lequel les informations, une fois qu'elles sont enregistrées, sont ineffaçables. C'est sur cette technologie que reposent les monnaies virtuelles comme le Bitcoin ou l'Ether. On en parle de plus en plus car elle permet également de sécuriser des contrats entre des entités ou des personnes. C'est ce qu'on appelle les smart contracts, des contrats intelligents car ils vont s'exécuter tout seuls.

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Le zoom de la rédaction
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Comment fonctionne Fizzy ?

Un voyageur a prix un billet d'avion pour New York à 550 euros. Avec Fizzy, il souscrit un contrat intelligent pour 9 euros qui potentiellement peut lui permette d'être dédommagé de 140 euros si le vol à plus de deux heures de retard. Laurent Bénichou en charge du projet chez AXA : "Nous inscrivons ce smart contract dans la blockchain Ethereum. Le fournisseur de données d'horaires aériens va dire au smart contract: l'avion a atterri à 13h28. S'il était censé atterrir à 11h25, là il a plus de deux heures de retard. Et donc le smart contract le dit au prestataire de paiement et le paiement est automatiquement déclenché". Le voyageur reçoit son indemnité sans avoir de démarche à faire. Cela ne marche pour le moment que sur les vols de l'aéroport Paris Charles de Gaulle vers les Etats-Unis mais l'assureur espère étendre le service l'année prochaine à d'autres destinations.

Avec la blockchain, des particuliers pourraient s'assurer entre eux

Potentiellement tout ce qui est "mesurable" automatiquement peut être traité avec les contrats intelligents d'assurance. Par exemple, un agriculteur pourrait obtenir une indemnisation suite à une sécheresse, sans paperasse, ni expert, uniquement basée sur des données de Météo France ou des capteurs placés dans ces champs. En revanche, ça ne peut pas fonctionner pour le moment dans le cadre d'un accident de voiture où il y a toujours besoin d'un expert pour constater que l'aile droite du véhicule est bien froissée. Autre enjeu : la blockchain est souvent vue comme une menace pour les banques et les notaires mais cela concerne aussi les assureurs. Car ces contrats intelligents peuvent être utilisés entre particuliers. Potentiellement, dans le futur, ils pourraient donc permettre aux particuliers de s'assurer entre eux.