L'écrivaine Virginie Despentes et le dessinateur Luz

Vendredi 7 octobre 2022

Virginie Despentes ©Radio France

Bonjour la France Inter ! Aujourd'hui, Charline Vanhoenacker et Juliette Arnaud reçoivent l'écrivaine Virginie Despentes et le dessinateur Luz !

Avec

Virginie Despentes Ecrivaine et réalisatrice
Luz Dessinateur satirique, auteur de bandes dessinées

Biographie

Luz et Virginie Despentes viennent nous présenter la seconde partie de leur BD Vernon Subutex (Albin Michel).

Virginie Despentes est écrivaine, elle a été révélée par son roman Baise-moi (1994). Son plus grand succès à ce jour est la trilogie Vernon Subutex publiée entre 2015 et 2017 et qui a été adaptée en série télévisée et donc en bande dessinée. Elle vient également de publier Cher Connard (Grasset).

Luz est dessinateur. Ancien membre de Charlie Hebdo, il publie la seconde partie de son adaptation de Vernon Subutex (Albin Michel).

Extraits de l'entretien

À réécouter : Virginie Despentes et LUZ à l'occasion de la sortie de la BD de "Vernon Subutex"

Popopop

53 min

Cette deuxième partie de Vernon Subutex en BD a l'air d'être l'histoire d'un disquaire qui se retrouve à la rue avec sa bande de potes marginaux. En réalité, il est question d'un type doté d'un super pouvoir très bien décrit par La Hyène, un autre personnage du roman : "Ce crétin de Vernon. Il te retourne comme s'il avait réveillé la pâquerette qui sommeillait en chacun de nous."… Comment Luz et Virginie Despentes, ont-ils travaillé sur ce deuxième tome ?

Une nouvelle méthode de travail

Luz explique : "Pour le premier tome, j'avais fait de la dentelle. Je prenais dans le texte du livre Vernon Subutex, des morceaux de phrase que je faisais valider un à un par Virginie Despentes. Ensuite, je réécrivais des bouts de phylactères, etc. Dans le deuxième, notre pratique s'est transformée : les personnages avaient été modifiés par le fait d'avoir eu une vie graphique. Ils n'étaient plus les mêmes. Et à ce moment-là, Virginie est arrivée avec l'envie de changer encore des éléments."

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Virginie Despentes ajoute qu'il s'agissait de trouver des solutions pour mettre ensemble le deuxième et le troisième tome des romans : "Il ne fallait pas non plus que cela prenne douze ans et que cela fasse 1700 pages. Bref, il fallait trouver des solutions. Au début, je pensais qu'on allait trouver des petites solutions. Et en fait, ça a été une réécriture pas à pas des volumes 2 et 3. Des personnages nouveaux sont apparus, des scènes nouvelles sont survenues, des choses ont été enlevées, d'autres remplacées. Ça a été comme un remix.

Luz travaille super vite. À peine, j'avais envoyé 20 pages que je les recevais dessinées. Sur cette BD, il s'agissait plus de continuer l'écriture que de la recommencer. C'était comme rester dans une ambiance de Vernon.

"Les convergences"

"Pas de drogues, pas d'alcool, pas de cul… Pourquoi tout le monde veut faire partie de vos fêtes à la con ?" dit à un moment l'un des personnages. C'est vrai que c'est curieux. Parce que la musique, elle est bonne ?

Luz explique : "Les gens veulent en être de ces convergences, car ils y ont trouvé une drogue plus forte que toutes les drogues. Ils se sont approchés de quelque chose de bizarre. C'est ni l'amour, ni l'amitié, c'est encore autre chose. Et c'est une espèce de petite lumière que détient Vernon.

Les « adpeptes » décident de quitter leur monde pour suivre Vernon. Il a tout perdu : son toit, son boulot, ses potes… Il se dématérialise, et en le suivant les personnes font comme lui : ils quittent les réseaux sociaux etc… Et trouvent une sorte de communauté amoureuse. Ils s’éclatent. Ils sont heureux de se déconstruire. On a envie d’être avec eux.

Pour dessiner les « convergences », il fallait trouver une forme nouvelle. Dans le premier tome, je dessine des pages noires puis un flot de couleurs pour signifier la jouissance. J’ai pensé que la musiqué était un peu pareille : un jus de cyprine arc-en-ciel."

La suite est à écouter....

Le sujet d'actualité de Juliette

L’actu c’est également un philosophe qui dérouille l’amour dans une tribune de Libé. L’amour a été le lieu et l’instrument de la domination la plus odieuse et la plus perverse de l’histoire humaine. Le patriarcat s’est construit grâce aux relations amoureuses et non contre elles. Bref on casse tout et on recommence.