La 19e édition du Printemps des Poètes

Jacques Prévert en 1966
Jacques Prévert en 1966 ©Getty - Alain Nogues
Jacques Prévert en 1966 ©Getty - Alain Nogues
Jacques Prévert en 1966 ©Getty - Alain Nogues
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Un parcours en poésie, à l'occasion de l'ouverture du Printemps des Poètes et du 40e anniversaire de la mort de Jacques Prévert

Avec

"Où s’en va-t-il tout ce sang répandu/

le sang des matraqués… des humiliés…/

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des suicidés… des fusillés… des condamnés…/

sang coagulé/

rouille de la vie rouille des corps/

sang caillé comme le lait/

comme le lait quand il tourne/

quand il tourne comme la terre/

comme la terre qui tourne"

Ce poème universel sur la vie, la mort, et les violences commises par les hommes, est l’œuvre d’un grand écrivain du XXe siècle, populaire par sa poésie du quotidien et ses thèmes contestataires : il s’agit de Jacques Prévert. Ce texte engagé, intitulé Chanson dans le sang, est extrait de son plus célèbre recueil, Paroles, publié en 1946.

Poète, scénariste, photographe et plasticien, Jacques Prévert, né en 1900 à Neuilly sur Seine, est mort il y a tout juste 40 ans, le 11 avril 1977. Les éditions Gallimard lui rendent hommage, avec la réédition des Œuvres complètes en Pléiade, ainsi que la publication de la correspondance avec son éditeur, René Bertelé, aux Cahiers de la NRF.

Ce soir, comme nous y invite Jacques Prévert, partons à la découverte d’une poésie à vocation universelle ; non pas pour un tour du monde, mais pour la traversée d’un continent aux multiples visages : l’Afrique.

Car l’Afrique est le thème de la 19e édition du Printemps des Poètes, qui s’ouvre aujourd’hui et qui se tiendra jusqu’au 19 mars. En même temps que l’anniversaire de Prévert, la manifestation célèbre cette année les « 120 nuances d’Afrique », à travers une passionnante anthologie réunie par Bruno Doucey.

Aller + loin avec une biographie de Jacques Prévert en BD

Pour m’accompagner dans ce voyage poétique, j’ai le plaisir d’accueillir un jeune et talentueux comédien, qui vient de faire son entrée au Français : Gaël Kamilindi.

Avec les poèmes suivants :

1. Abdellatif Laâbi (Maroc) : « Les tueurs sont à l’affût », extrait du recueil Le Spleen de Casablanca (éditions de la Différence, 1996)

2. Chinua Achebe (Nigéria) (1930 - 2013) : « Mère et enfant réfugiés », extrait du recueil Beware Soul Brothers (ed. Heinemann, 1971, traduction de Frieda Ekotto)

3. Kitti Nivyabandi (Burundi), née en 1978 : « Trois ethnies », extrait du recueil Chants du métissage (éditions Bruno Doucey, 2015)

4. Ingrid Jonker (Afrique du Sud) (1933-1965) : "L'Enfant", extrait de Poèmes d’Afrique du Sud (ed. Actes sud/Unesco, 2001, traduction de Georges-Marie Lory )

5. José Craveirinha (Mozambique) (1922 - 2003) : « Personne » (traduit du portugais par Marie-claire Vromans)

6. Rhissa Rhossey (Niger), né en 1972 : « Pas de nom » et « Nomades », extraits du recueil Jour et nuit, sable et sang (éditions des Transbordeurs, 2005)

7. Analecto Olo Mibuy (Guinée Equatoriale), né en 1951 : « La voix des opprimés », extrait de l’anthologie Poésie d’Afrique au sud du Sahara (ed. Actes Sud / Unesco, 1995, traduit de l’espagnol par Graciela Villanueva).

8. Wereware Liking (Cameroun) , née en 1950 : « Pouvoir », extrait du recueil On ne raisonne pas le venin, (publié en 1977 à Saint-Germain des Prés)

9. Warsan Shire, née au Kenya en 1988 : « Home » (traduit de l’anglais par Paul Tanguy)

10. Guy Tirolien (Guadeloupe) (1917 - 1988), auteur d’une célèbre « Prière d’un petit enfant nègre », publiée dans le recueil Balles d’or (ed. Seuil, 1961)

11. Langston Hugues (Etats-Unis) (1902 - 1967) : un texte inédit, au ton revendicatif, qui défend l’identité noire (traduit de l’anglais par Thierry Gillyboeuf)

12. Tahar Ben Jelloun (Maroc), né en 1944 : « Eloge de l’autre », publié par le Printemps des Poètes

13. Retour en France avec Jacques Prévert : "L'Effort humain", "La grasse matinée", extraits de Paroles, publié en 1946 ; « Rien à craindre », extrait du recueil Histoires

14. En conclusion, à deux voix :« Salut à l’oiseau », de Prévert, un poème en guise de programme politique

Avec les voix de Jacques Prévert, (Les pouvoirs de la connaissance 31/03/1958), Aimé Césaire ( Aimé Césaire et l'Afrique 13/02/1966 ) , Léopold Sedar Senghor ( Les grands contemporains 18/05/1977, Guy Tirolien (Antipodes 08/02/1989), Tahar ben Jelloun (Radioscopie 1977), Abdellatif Laâbi (D'ici, d'ailleurs 22 avril 2016)

(Archives INA)

  • Programmation musicale :
  • SIENNA DAHLEN : « SANGUINE »
  • ROKIA TRAORE : « Djiki'n »
  • JEAN-LOUIS TRINTIGNANT : « Etranges étrangers »
  • SERGE REGIANNI : « Tant bien que mal »