

Ainsi commence l’histoire de Bilbo le Hobbit , un conte de fées que l’écrivain anglais John Ronald Reuel Tolkien écrivit d’abord pour ses enfants, au cours de l’hiver 1930.
Au fond d’un trou vivait un hobbit. Non pas un trou immonde, sale et humide, rempli de bouts de verre et de moisissures, ni encore un trou sec, dénudé, sablonneux, sans rien pour s’asseoir ni pour se nourrir : c’était un trou de hobbit, d’où un certain confort.
"Sa porte, peinte en vert, était parfaitement ronde comme un hublot, avec un étincelant bouton de cuivre jaune placé exactement au centre. Elle s’ouvrait sur un hall en forme de tube, comme un tunnel ; un tunnel très confortable, pourvu de chaises bien astiquées et de nombreuses patères pour accrocher chapeaux et manteaux : car ce hobbit aimait la visite.
Ce hobbit était un hobbit fort bien nanti, et il s’appelait Bessac. Les Bessac habitaient les environs de La Colline de temps immémorial, et ils étaient vus comme des gens très respectables, non seulement parce que la plupart d’entre eux étaient riches, mais aussi parce qu’ils ne partaient jamais à l’aventure et ne faisaient jamais rien d’inattendu. Or, cette histoire raconte comment un Bessac se trouva mêlé à une aventure, à faire et à dire des choses tout à fait inattendues. Il a peut-être perdu le respect de ses voisins, mais il a gagné… enfin, vous verrez s’il a gagné quelque chose à la fin du compte".
Professeur à Oxford et spécialiste des langues nordiques, l’auteur se souvient de sa première source d’inspiration :
"Je revois encore le coin de ma maison au 20 Northmoor Road où c’est arrivé. J’avais une énorme pile de copies d’examens ; et noter des examens durant l’été est une lourde tâche, très laborieuse et très ennuyeuse aussi, hélas. Je me rappelle avoir ramassé une copie où il y avait – je lui ai presque donné un point supplémentaire, cinq points supplémentaires – une page laissée vierge. Magnifique. Rien à lire. Alors j’ai griffonné dessus, ne me demandez pas pourquoi : 'Au fond d’un trou vivait un hobbit'."
La légende familiale raconte ensuite que son fils, Christopher, âgé de 13 ans, écrivit au Père Noël en décembre 1937 pour lui demander en cadeau le livre du "Hobbit*"***. Publié deux mois plus tôt, le roman fut d’emblée salué comme un chef d’oeuvre de la littérature enfantine, comparable aux "Aventures d’Alice au pays des merveilles" de Lewis Carroll. Mais c’est presque vingt ans plus tard, en 1956, que Tolkien connaîtra la célébrité, avec l’épopée du "Seigneur des Anneaux", qui n’est autre que la suite des aventures de Bilbo le Hobbit.
Ce soir, redécouvrons ce texte fondateur de la mythologie de Tolkien - récemment adapté au cinéma par le réalisateur Peter Jackson - un texte réédité aux éditions Christian Bourgois dans une nouvelle traduction de Daniel Lauzon .
Bienvenue dans l’univers féérique et inquiétant de la Contrée Sauvage, peuplée de trolls, de nains, d’elfes, et de bien d’autres créatures…
Avec les extraits suivants :
- Chapitre 1 : "Une fête inattendue" : la rencontre avec les nains et le départ pour l'aventure
- Chapitre 5 : "Enigmes dans le noir" : Gollum et l'anneau magique
- Chapitre 8 : "Mouches et araignées" : comment le Hobbit devint un brave aventurier
- Chapitre 12 : "Des nouvelles de l'intérieur" : comment le Hobbit devint un gentleman cambrioleur
- Chapitre 18 : "Le voyage de retour" : la mort de Thorin Lécudechesne, le roi des nains
- Chapitre 19 : "La dernière étape" : épilogue
Avec les voix de Joann Sfar, J.R. Tolkien (Archives INA)
Programmation musicale :
VINCENT MALONE : "L'araignée du tiroir"
DOM DE LUISE : "Magic mystery show"
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