

Avec Guillaume Gallienne, parcourons les pages du premier volume des enquêtes du truculent commissaire, paru en 1949. Son auteur, Frédéric Dard avait fait le pari d’inventer une langue nouvelle, pleine de gouaille et de bons mots… pari tenu !
"Si un jour votre grand-mère vous demande le nom du type le plus malin de la Terre, dites lui sans hésiter que le gars en question s'appelle San Antonio. Et vous pourrez parier une douzaine de couleuvres contre le dôme des Invalides que vous avez mis dans le mille ; parce que je peux vous garantir que la chose est exacte, étant donné que le garçon en question c'est moi. Ça vous surprend, hein ? Et d'abord, vous vous dîtes : « Pourquoi se fait-il appeler San Antonio ? » Eh bien, je vais vous répondre :
Lorsqu’un type dans mon genre écrit ses mémoires, après avoir exercé pendant quinze ans le plus dangereux de tous les métiers, c'est qu'il en a gros comme l’Himalaya à raconter ; en conséquence, il ne peut s'offrir le luxe de faire clicher son bulletin de naissance sur la page de couverture. Vous saisissez ? Bon !
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Les présentations sont faites, et le ton est donné...
Vous aurez reconnu San Antonio, le plus modeste des commissaires - et, dans son ombre, le romancier Frédéric Dard, à qui l'on doit cette réjouissante saga policière. Quand le jeune Frédéric écrit ces lignes, en 1949, il n'a que 28 ans. Ce préambule, plein de verve, ouvre les deux premières aventures du commissaire, rassemblées sous un même titre : Réglez lui son compte !
Les ventes de ce premier volume s’avèrent franchement médiocres. Pourtant, le jeune auteur s’accroche... et il fait bien : en quelques années, San Antonio, le commissaire hâbleur, devient un vrai phénomène littéraire.
Quand il décède, en l'an 2000, Frédéric Dard laisse derrière lui 175 épisodes, couronnées par un succès colossal. Il serait, tout bonnement, l’auteur le plus lu de ces 50 dernières années.
On retrouve quelques péchés mignons d'un épisode à l'autre de ce San Antonio : de jolies filles, de la bonne chère... et, surtout, des seconds rôles hauts en couleurs.
Derrière l'humour et la nonchalance affichés, il y a un vrai travail de style chez Frédéric Dard. Le modèle avoué, c'est Céline.
Le programme : l’invention d'une langue nouvelle, rien de moins. Pari tenu, avec cette gouaille truffée de bons mots.
Autant vous dire que l'on se réjouit de la réédition de la saga complète, dans la collection Bouquins des éditions Robert Laffont, tandis qu' un 17e tome - rien que ça - a paru en janvier 2017, Guillaume Gallienne nous propose de rendre justice au premier épisode de la série : Réglez-lui son compte !
Archives Ina
- Avec la voix de Frédéric Dard
La musique
- San Antonio - J’aime ou j’emmerde
- Félix Marten - San Antonio
- Serge Gainsbourg - Requiem pour un con
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