On a vu hier soir lors de la montée des marches du 70 eme anniversaire, Roman Polanski filmer le moment avec son téléphone portable…
Le journal de Cannes d'Eva Bettan
C’est peu dire que le portable fait partie de nos vies …. …ce n’est donc pas étonnant qu’on le retrouve dans certains films montrés à Cannes…
Ca peut sembler anecdotique, non, les accessoires signent l’époque, et le portable est plus que cela, ,il est un prolongement de nous même , et si on en croit certains films, il nous a même un peu rendus fous…
- Ainsi dans : « The Square », de Ruben Oslund, on voit jusqu’où on peut aller pour un portable, le cœur de l’intrigue c’est qu’un homme bien sous tous les rapports qui se comporte de manière inadmissible quad on lui vole son portable, comme si c’était l’outrage suprême.
Itw Ruben Oslund
- La surveillance, Michael Haneke a déjà exploré ce thème dans « caché », mais à l’époque l’outil était la cassette vidéo… 12 ans plus tard, son film « Happy End », commence avec les images d’une vidéo filmée avec un téléphone portable, une petite fille qui filme sa mère à son insu et la critiquant . Parents je vous hais par portable interposé...
Itw Michel Haneke
- Les parents offrent un portable à leur enfant pour se rassurer, pour savoir où ils sont. Le cinéaste russe Andrey Zianguitsev arrive à nous glacer le sang avec ce simple fait qu’un enfant mal aimé qui s’est enfui de ses parents , a coupé son portable :ça veut dire : il ne veut pas être trouvé…
- Plus facétieux, le coréen Bonh Joon Ho détourne un cliché. Dans les films de kidnapping, la famille dit : je veux entendre mon fils, être sûr qu’il est vivant…. Dans une fable échevelée : une fillette adore son gigantesque cochon, et quand on le lui enlève , elle exige de lui parlera au téléphone avec son cochon….
Et puis il y a les selfies… du bon et du mauvais usage du selfie...
- Le bon usage, c’est Agnès Varda dans le documentaire qu’elle signe avec JR. Elle l’utile le selfie comme un élément de mise en scène. Une ville minière en déshérence, des jeunes filles arrivent en riant.
Itw Agnès Varda
Le mauvais film , c’est celui qui se joue chaque soir à la montée des marches… Pendant longtemps, les anonymes, qui forment la majorité de invités, se demandaient : l’ai-je bien monté, l’escalier,…jeu futile, mais cela faisait partie du jeu, participer a un cérémonial, aujourd’hui, on ne monte plus les marches on prend des selfies de soi, ou de son groupe montant les marches ; on en vit plus l’instant, on se photographie le vivant, sans peur du ridicule parfois…
C’est tentant bien sur, qui peut dire : fontaine je ne boirai pas de ton eau…Mais ça tue la magie
La BO par Patrick Cohen
On pourra revoir à Cannes aujourd'hui, dans le cadre de Cannes Classic le grand prix, il n'y plus de palme d'Or, le grand prix 1967 "Blow up" de Michelangelo Antonioni avec la premier musique de film d'un jeune musicien jazz de 26 ans : Herbie Hancock.
On écoute Herbie Hancock avec "Bring down the birds"
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