"28 décembre", sur BrutX : en immersion avec un soldat français au Mali

Théo a 20 ans. La journaliste Camille Courcy a suivi ce soldat français de l’opération « Barkhane » au Sahel.
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Théo a 20 ans. La journaliste Camille Courcy a suivi ce soldat français de l’opération « Barkhane » au Sahel. - Philippe Mazzoni/ BrutX
Théo a 20 ans. La journaliste Camille Courcy a suivi ce soldat français de l’opération « Barkhane » au Sahel. - Philippe Mazzoni/ BrutX
Théo a 20 ans. La journaliste Camille Courcy a suivi ce soldat français de l’opération « Barkhane » au Sahel. - Philippe Mazzoni/ BrutX
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Alors que la fin de l'opération Barkhane vient d'être annoncée, la plateforme BrutX diffuse un documentaire sur le quotidien d'un soldat français de 20 ans au Sahel. Théo est une jeune recrue de l'armée de terre. Le 28 décembre dernier, il a vu trois de ses amis mourir en opération.

BrutX est une plateforme qui a été lancée début avril, l’abonnement coûte 5 euros par mois. On y trouve notamment « Plumard », la nouvelle émission littéraire du sémillant Augustin Trapenard, mais aussi des fictions (films, séries) et des documentaires. Notamment "28 décembre", un documentaire très fort, qui suit pendant plusieurs mois un soldat français au Mali. Le sujet est d’actualité : Emmanuel Macron a annoncé la semaine dernière la fin de l’opération Barkhane. Plus de 5000 militaires français étaient déployés au Sahel depuis 7 ans. 

Ces images ont été tournées avant l’annonce du retrait des troupes. Elles offrent une immersion dans la vie quotidienne de ces soldats français de la zone dite « des trois frontières », entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Et c’est donc un soldat en particulier qui est le héros du documentaire. Il s’appelle Théo, il a 20 ans et la bouille ronde d’un adulte tout juste sorti de l’enfance. Le 28 décembre dernier, il a perdu trois amis, trois soldats qui sont morts sous ses yeux. Une mine artisanale a explosé sur leur passage. Théo était à quelques mètres de là, en opération avec eux. 

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La mort "irréelle"

Camille Courcy, grand reporter, a suivi ce jeune brigadier pendant plusieurs mois. D’abord en France, avant le départ pour le Mali, puis sur place, avant et après la mort de ses camarades. On assiste aux nuits de garde de Théo, il explique comment il surmonte ces longues heures entre angoisse et ennui. On le voit aussi téléphoner à sa mère, en visio, une mère qui tâche de garder le sourire. On le voit aussi patrouiller, à pied ou en blindé dans cette région du Sahel. 

Les séquences sont entrecoupées par des entretiens. La journaliste lui pose des questions à la fois toutes simples et vertigineuses. Est-ce que tu es prêt à te sacrifier pour l’armée ? As-tu peur de la mort ? Théo répond, avant le départ, sur sa base près de Verdun, que la mort lui semble « irréelle ». Et puis, quelques mois plus tard, après la mort de ses amis, qu’il a pris la mesure de la fragilité d’une vie humaine. Autre question : arrivez-vous encore un peu à rire, entre vous ? Oui, répond Théo, car il est important de garder une "force morale". L'un de ses camarades se moque gentiment de lui, et lâche : la prochaine fois, tu places le mot "résilience" ! 

Résilience. Théo a appris ce jour-là un mot qui résume bien ce qu’il traverse et que ce film montre de façon concrète et sensible. Le seul regret, c’est sans doute qu’on n’entend jamais Théo sur le sens qu’il donne à cette opération Barkhane, ou sur son efficacité. Mais c’est un soldat. Ne comptez pas sur lui pour commenter les ordres. 

« 28 décembre » (durée 20 minutes)  : à voir sur la plateforme BrutX, disponible sur abonnement.