A voir sur Canal Plus, une série sonore portée par un casting impressionnant. Un réalisme bluffant qui repose sur l’interprétation des comédiens mais aussi sur la prise de son : les comédiens jouent vraiment les scènes, même si elles ne sont pas filmées.
Le casting de cette saison 2 est très prometteur : on y trouve Lambert Wilson, Ludivine Sagnier, Ramzy Bedia, Marie Gillain, Karin Viard, Nils Arestrup, Laure Calamy, Charlotte Le Bon ou encore Matthieu Kassovitz. Sauf que vous ne verrez jamais tous ces comédiens : vous allez juste les entendre. Calls est une série sans image, une série sonore.
Sous-titres hypnotiques
C'est de la radio ? Eh bien non, c'est quand même de la télé. Pour ce qui est du son, on est assez proche des fictions radiophoniques. Mais l'écran n'est pas complètement noir. Il y a des ombres et des formes qui passent et donnent une impression de mouvement quand l'histoire s'y prête. Mais surtout, les dialogues apparaissent à l'image. Comme dans ces vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, qui sont sous-titrées pour être vues sans le son : même avec le son, on lit les sous-titres. Cette accumulation du texte et de la voix crée un effet assez hypnotique : on est happé par la scène qui se déroule sous nos oreilles...
Suspens haletant
Chaque épisode de la série raconte une histoire différente. Inutile d'avoir vu (ou plutôt écouté) la saison 1 pour vous plonger dans la deuxième. Le point commun à chaque épisode de Calls, c'est un suspense haletant.
Voici par exemple comment démarre l'épisode 5, avec Karin Viard et Lambert Wilson : une mère téléphone à un centre de protection de l'enfance, expliquant que ses enfants sont en danger : ils ont été enlevés par leur père. Quelques minutes plus tard, le père appelle à son tour, expliquant qu'il a été obligé de partir parce que leur mère est dangereuse pour eux. Toute la question sera de savoir lequel des deux croire... Et ça file les jetons bien comme il faut. Je ne vous parle même pas du premier épisode, avec Marie Gillain dans le rôle d'une femme aveugle, qui entend des bruits dans son appartement alors qu'elle est censée vivre toute seule...
Les épisodes sont inégaux, mais ce qui est très fort, c'est le réalisme. Ce réalisme repose sur plusieurs choses. Sur le talent d'interprétation des comédiens. Sur la prise de son, qui se fait en situation. Une scène qui se passe dans une grotte est enregistrée dans une grotte. Les acteurs jouent vraiment la scène, comme si elle était filmée, ils ne se contentent pas de parler devant un micro.
Héritier du projet Blair Witch
Enfin, il y a les ficelles du found footage. Vous connaissez ce mot barbare ? C'est un genre cinématographique qui consiste à faire croire que les images que l'on regarde sont issues d'un vrai enregistrement. Le meilleur exemple, c'est Le projet Blair Witch, sorti en 1999 : des images prétendument amateur, tournées par des jeunes gens qui avaient disparu dans une forêt... Chaque enregistrement de Calls est censé exister vraiment : soit parce que c'est un appel téléphonique d'urgence (d'où le titre "calls", "appels"), soit parce que c'est une émission de radio dans laquelle un auditeur appelle, etc. Et ça marche : on a beau savoir que ce n'est pas "pour de vrai", on a le souffle court. Preuve de l'immense pouvoir du son. C'est l'imagination qui prend le pouvoir.
Calls, saison 2. Série en dix épisodes, écrite par Clémence Setti et Timothée Hochet. Produite par Studio Bagel. A partir du lundi 27 mai à 22h40 sur Canal Plus.
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