

L'éveil amoureux d'un garçon de 17 ans avec un étudiant américain hébergé par ses parents, un été en Italie. Ce film de Luca Guadagnino est une merveille de grâce et de sensualité, porté par un excellent duo d'acteurs, Timothée Chalamet et Armie Hammer. Adieu, vive clarté de nos étés trop courts...
J'ai comme une envie de prolonger les vacances. Voici une sublime passion estivale. Un amour de vacances. « Call me by your name » : ce film de Luca Guadagnino, qui fut un phénomène à sa sortie au cinéma en 2018, est disponible sur Netflix et c’est à ne pas rater. Adaptation d’un roman d’André Aciman.
En Italie, dans les années 1980, on assiste à l’éveil amoureux d’un garçon de 17 ans, incarné par Timothée Chalamet. C’est le récit sensible d’un premier amour, avec tout ce que cela signifie de fragilité, de sensualité et de tendance à l’obsession. Elio passe l’été avec ses parents dans leur maison en Italie. Son père est un éminent archéologue américain, sa mère (Amira Casar) est une traductrice française. Ils accueillent, le temps d’un été, un étudiant américain, Oliver, qui doit aider l’archéologue dans ses recherches.
Le désir et son effet miroir
L’intérêt d’Elio pour Oliver et celui d’Oliver pour Elio s’installent peu à peu, entre deux phases d’évitement et de gêne. Le film prend le temps de voir éclore le désir, au gré des promenades et des baignades de deux jeunes hommes dans ce recoin d’Italie. L’atmosphère qui se dégage de ce film donne envie de vivre dedans, tout simplement. On est happé par la chaleur de cet été italien. C’est un cinéma très soigné, plein de grâce et avide de beauté.
Pourquoi ce titre, « call me by your name » ? C’est un jeu amoureux entre Elio et Oliver :
Appelle-moi par ton nom, je t’appellerai par le mien.
Voilà qui raconte à merveille la façon dont les amoureux, tous les amoureux, s’inventent un langage à eux, se fabriquent un royaume avec des mots. Ici, chacun prend l’habitude d’appeler l’autre par son prénom à lui, et la magie opère. Jolie façon de montrer que ce qu’on aime, chez l’autre, c’est aussi la façon qu’il ou elle a de nous regarder. Le désir et son effet miroir.
Assumer le romantisme
J’aime ce film, aussi, pour sa musique. Les morceaux originaux, composés par Sufjan Stevens, mais aussi la pop des années 80 sur laquelle dansent Elio et Oliver.
Vous serez sans doute frappés en plein cœur, comme je l’ai été, par la conversation entre Elio et son père, à la fin du film. Ou plutôt par le monologue du père. Je ne veux surtout pas trop en dire, pour ne rien divulgâcher, mais cette scène est de celles qui marquent. Le père prononce des mots précieux et bouleversants.
Voilà un film qui assume le romantisme, avec un duo de comédiens éblouissant de justesse, Timothée Chalamet et Armie Hammer. Le regarder en cette fin août, c’est la meilleure manière de dire adieu, comme l’écrit Baudelaire, à la « vive clarté de nos étés trop courts ».
« Call me by your name » (durée 2h12), à voir sur Netflix.
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