Don de sperme artisanal : des bébés clandestins

Les dons clandestins de sperme sont plus nombreux qu'on ne l'imagine en France... Le Magazine de la santé y consacre un documentaire passionnant, en 5 épisodes.
Les dons clandestins de sperme sont plus nombreux qu'on ne l'imagine en France... Le Magazine de la santé y consacre un documentaire passionnant, en 5 épisodes. ©Getty - Sally Anscombe
Les dons clandestins de sperme sont plus nombreux qu'on ne l'imagine en France... Le Magazine de la santé y consacre un documentaire passionnant, en 5 épisodes. ©Getty - Sally Anscombe
Les dons clandestins de sperme sont plus nombreux qu'on ne l'imagine en France... Le Magazine de la santé y consacre un documentaire passionnant, en 5 épisodes. ©Getty - Sally Anscombe
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Documentaire en cinq épisodes diffusé dans le magazine de la santé (France 5) toute la semaine. En France, dans l’illégalité la plus totale, des hommes offrent leur sperme à des femmes seules, des couples homosexuels ou hétérosexuels.

La pratique n'est pas nouvelle mais elle est largement facilitée aujourd'hui par les réseaux sociaux : sur Facebook et sur des sites internet dédiés, des hommes proposent leur semence à des femmes seules ou à des couples homosexuels ou hétérosexuels

C'est ainsi que Caroline, 32 ans, a rencontré Alexandre. Elle est célibataire et désire avoir un enfant mais la PMA n’est pas ouverte aux femmes seules en France. Alexandre, 26 ans, a déjà aidé six couples à fonder une famille. L'insémination se fait de manière artisanale à l’aide d’une pipette ou « naturelle », par un rapport sexuel. Ce documentaire de Sarah Dumont en cinq épisodes est à voir toute la semaine dans le Magazine de la santé, présenté par Michel Cymès et Marina Carrère d'Encausse, sur France 5 à 13h40.

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Pratique illégale

Le Téléphone sonne
36 min

Un documentaire qui fait écho au débat sur la PMA pour les femmes célibataires et les couples de femmes, promesse de campagne d’Emmanuel Macron. La pratique est illégale : on parle bien de don de sperme sans intervention médicale. Pour celles qui n'ont pas le droit à la PMA en France, c'est une alternative moins chère que d'aller à en Belgique ou en Espagne. 

Caroline, dont le visage est flouté, explique avoir été choquée par les hommes qui proposent un don sur internet seulement pour avoir des relations sexuelles et profitent de sa détresse. Alexandre, quant à lui, s'est lancé dans cette démarche pour se sentir utile. Peut-être aussi, il le dit lui-même, pour réparer une blessure d'enfance, lui qui n'a pas connu son père. Il ne réclame pas d'argent. Il demande simplement à Caroline, si elle parvient à avoir un enfant, de lui envoyer une photo de temps en temps.   

On fait aussi la connaissance d'un Néerlandais d'une quarantaine d'année qui est le géniteur de 118 enfants. Ed est le donneur de sperme le plus prolifique d'Europe. Il a donné dans une clinique au début, mais quand il a dépassé le quota maximum de dons, il a continué, via internet. Il a l'air plutôt sympa ce monsieur, que Sarah Dumont filme chez lui, mais on s'interroge tout de même sur ses motivations profondes : le fantasme du patriarche n'est jamais loin. 

Anonymat du don de gamètes

Ce documentaire aborde aussi la question des risques encourus par les candidats à la parentalité. Risques éventuels pour la santé, car si la plupart des futurs parents demandent des analyses médicales au donneur, rien n'empêche ce dernier de les truquer ou de se faire passer pour un autre. Risques aussi d'ordre humain, car un donneur de sperme peut changer d'avis, et vouloir subitement être le père de l'enfant, pas seulement le géniteur. Une mère raconte ainsi comment sa vie est devenue un cauchemar : le donneur de sperme est allé déclarer l'enfant avant même la naissance. Et elle ne peut rien faire aujourd'hui pour l'empêcher d'avoir les droits et devoirs d'un père.  

Les questions éthiques sont abordées subtilement, sans caricature. Ce documentaire pointe aussi du doigt les dysfonctionnement du système de don de gamètes en France. Dans le cadre légal, ces dons se font anonymement : faut-il lever cet anonymat pour permettre aux enfants, s'ils le souhaitent, de connaitre leurs origines? Car l’anonymat du don reste un frein pour bon nombre de couples. Ceux qui souhaitent que l’enfant puisse connaitre son géniteur continueront à se tourner vers le don artisanal.  

► "Don de sperme artisanal : des bébés clandestins". Reportage diffusé toute cette semaine à 14h20, dans le magazine de la santé sur France 5. Et pour le replay, rendez-vous sur le site allodocteurs.fr 

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