"L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet", sur France 4

Kyle Catlett remarquable dans le rôle de ce petit génie qui fit un grand voyage.
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Kyle Catlett remarquable dans le rôle de ce petit génie qui fit un grand voyage.  - Jan THIJS - © 2012 Epithète Films / Tapioca Films / Filmarto / France 2 Cinéma /
Kyle Catlett remarquable dans le rôle de ce petit génie qui fit un grand voyage. - Jan THIJS - © 2012 Epithète Films / Tapioca Films / Filmarto / France 2 Cinéma /
Kyle Catlett remarquable dans le rôle de ce petit génie qui fit un grand voyage. - Jan THIJS - © 2012 Epithète Films / Tapioca Films / Filmarto / France 2 Cinéma /
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Un enfant de dix ans, inventeur d'une machine à mouvement perpétuel, voyage seul à travers les États-Unis pour recevoir un prix prestigieux. Ce film de Jean-Pierre Jeunet, aux allures de conte de fées, est aussi le récit d'un deuil douloureux. Les couleurs sont vives et la tendresse au rendez-vous.

Ce film est sorti au cinéma en 2013, à l’époque en 3D mais le voir sur un bon vieil écran 2D ne gâche rien au plaisir, à mon avis. "L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet" est diffusé ce mardi 6 octobre sur France 4. C’est le « faux film américain » de Jeunet, en quelques sortes : l’histoire se passe aux États-Unis, mais il a été tourné au Canada, et produit par la France et le Canada.  

Couleurs flamboyantes

T.S Spivet est un garçon de dix ans, qui vit avec sa famille dans une ferme isolée du Montana. La maison est d’un rouge vif tout droit sorti des contes de fées, tout comme le vert des paysages alentour. Les couleurs flamboient, on est assez proche de l’esthétique d’Amélie Poulain. L’idée n’est pas de coller au réel mais bien de nous embarquer vers l’imaginaire. Comme dans Amélie Poulain également, une grande attention est portée aux toutes petites choses de la vie, celles que personne souvent ne remarque. Il faut dire que T.S est un génie, passionné de physique et de cartographie. Quand il regarde une goutte d’eau sur une vitre, c’est pour faire dans sa tête des calculs sur la trajectoire de la goutte. Ce film vient nous rappeler que ceux et celles qui font avancer la recherche sont un peu des poètes. 

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Ce petit garçon est un inventeur très précoce. T.S. Spivet a inventé une machine à mouvement perpétuel. Il envoie les plans de son invention à un prestigieux institut de Washington, sans préciser qu’il est un enfant. Et on lui remet un prix. Alors le petit garçon décide d’aller chercher ce prix, tout seul. C’est le début d’un grand périple en train du Montana à Washington. Il n’y a pas grand-chose de réaliste dans cette histoire, mais on s’en moque éperdument. L’aventure est belle. 

Il était une fois, un sansonnet...

Savez-vous ce qu’est un sansonnet ? C’est un oiseau. Un étourneau. Et c’est l’explication du S de T.S Spivet. Au cours de son voyage, le jeune Spivet va rencontrer un vagabond adorable, incarné par  Dominique Pinon. Ce dernier se met à lui raconter une histoire : il était une fois un sansonnet qui était très malade. Il n’avait plus la force de migrer vers le sud. Alors il dit à ses enfants « continuez sans moi, je vous retrouverai peut-être au printemps ». Et il se mit en quête d’un arbre pour passer l’hiver. Mais le chêne refusa que l’oiseau s’abrite à son feuillage. Même refus de la part du peuplier, du hêtre, de l’orme. Tous les arbres, cruels, ne voulaient pas du sansonnet dans leurs branches. Le malheureux tenta sa dernière chance auprès du pin, qui accepta. Tout heureux, le sansonnet se blottit dans l'arbre et survécut jusqu'au printemps ! Voyant cela, le créateur décida de punir tous les arbres pour leur égoïsme. Depuis ce jour, chaque hiver, tous les arbres sont condamnés à perdre leur feuillage, à l'exception du pin, qui avait sauvé le petit oiseau.

Une bien jolie histoire, répond TS, mais pas réaliste du tout. "Les propriété isolantes des aiguilles de pin ne sont pas suffisantes pour réchauffer un oiseau de la taille d'un sansonnet" ! Mais la rigueur scientifique n’empêche pas l’émerveillement. Et le jeune garçon poursuit son voyage. Au moment de lui dire au revoir, le vagabond lui crie : 

Ne t’inquiète pas, petit, tu trouveras aussi ton arbre !

Cet extravagant voyage est aussi une histoire touchante de deuil. Car T.S a perdu son frère jumeau, mort dans un accident, et il est rongé par la culpabilité. De ce drame, dans sa famille, personne ne parle jamais. T.S. va apprendre à se débarrasser de la culpabilité. A l’exorciser.

Certains trouveront peut-être ce film un peu agaçant ou naïf. Je pense au contraire qu’il fait un bien fou. On peut aussi y repérer des parallèles avec « maman j’ai raté l’avion », pour le côté petit blond débrouillard lâché tout seul dans le monde des grands. J’y vois surtout une grande gorgée de malice et de tendresse. Et un hommage aux inventeurs et inventeuses. 

« L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet », de Jean-Pierre Jeunet. Mardi 06/10 sur France 4 à 21h.

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