Dans le Paris des Années Folles, Louise doit emprunter l'identité de son frère Antoine pour intégrer la police criminelle. Le soir, elle devient Gisèle et écume les boites de jazz. Plongée romanesque dans la France d'après-guerre, entre traumatisme et envie de vivre.
Voici une nouvelle série française sur France 2, avec Laura Smet dans le rôle principal. Ou plutôt dans les rôles principaux, car elle joue ici trois personnages. Nous sommes en France, au sortir de la première guerre mondiale. Louise Kerlac se retrouve témoin d'un meurtre. Elle s'enfuit, mais comprend assez vite que les assassins sont des policiers, et qu'ils ont l'intention de lui faire porter le chapeau à elle, puisqu'elle était sur place. Il faut qu'elle disparaisse.
Enquête romanesque
Or son frère jumeau, Antoine, rentré brisé de la guerre, est incapable de travailler. C'est un peintre maudit qui tente d'oublier les horreurs du front dans la drogue et dans l'alcool. Elle va donc emprunter l'identité de son frère, se couper les cheveux, mettre un costard, et se faire passer pour lui afin de travailler comme inspecteur. Car Antoine, avant la guerre, venait de terminer l'école de police. Personne ne pensera à la chercher ici ! Louise, en intégrant la police, est à la meilleure place pour enquêter discrètement sur ce meurtre dont elle est accusée à tort, dont la victime est un ami de son père.
Croit-on à ce travestissement ? Franchement, pas tellement. On se demande comment les collègues policiers ne se rendent pas compte que cet Antoine Kerlac, le petit nouveau, est une femme déguisée en homme. Mais peu importe ! Car on est très vite embarqué dans l'histoire. Je vous conseille de ne pas lâcher au premier épisode, qui est un peu poussif, la suite est plus enlevée.
La brigade criminelle que vient d'intégrer Louise (alias Antoine) enquête sur un tueur en série. Ses victimes ont toujours le même profil : ces jeunes femmes sont des modèles d'artistes. Pour enquêter sur cette affaire, Louise met une jolie robe, telle qu'on les aimait dans les années folles, et se met à écumer les boites de jazz en se présentant comme Gisèle. Le voilà, le troisième personnage. Dans cet univers festif, Gisèle va croiser Coco Chanel, Man Ray ou Modigliani. Mais se fera-t-elle repérer par ce journaliste, qu'elle côtoie en tant qu'Antoine et en tant que Gisèle? Question d'autant plus importante qu'il est charmant, ce journaliste, incarné par Grégory Fitoussi... Je n'en dis pas plus.
Cette série grand public sur France 2 me fait penser au "Bazar de la Charité", diffusée l'an dernier sur TF1. Sans doute que ceux qui n'ont pas aimé l'une n'aimeront pas l'autre. Mais pour ma part, je suis séduite. Par la performance de Laura Smet, qui est très convaincante. Et surtout par la force romanesque de cette histoire. On y trouve quelques touches de James Ellroy, "le Dahlia Noir", et une pincée des brigades du tigre !
Entre traumatisme et envie de vivre
Et puis on est plongé dans une époque : les années folles, le bouillonnement créatif, l'envie irrépressible de faire la fête après quatre années de guerre. Mais aussi toute cette génération perdue, ces hommes hantés par les horreurs du front. Une France tiraillée entre le traumatisme et l'envie de vivre. Cette série, en toile de fond, raconte aussi tout ça. Alors vraiment, peu importe qu'on croie ou pas aux superpouvoirs de transformation de Louise-Antoine-Gisèle.
"La garçonne" : les deux premiers épisodes lundi 31/O8/20 à 21h sur France 2, ou sur le site france.tv. Les deux prochains épisodes seront diffusés la semaine prochaine, il y en a six au total.
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