

C'est son premier grand rôle au cinéma, un avant le "Gendarme de Saint-Tropez". Dans "Pouic Pouic", Louis de Funès trouve en la grande Jacqueline Maillant une acolyte à sa mesure. Un vaudeville survitaminé et tordant voir ce mercredi soir sur France 4, en version colorisée.
Non mais quel titre ! Pouic-Pouic : un film de Jean Girault sorti en 1963. Jean Girault, vous savez c’est à lui qu’on doit un petit film tourné à Saint-Tropez, avec des gendarmes, en 1964. Pouic-Pouic est donc le film juste avant Cruchot. Et c’est notamment pour ça qu’il faut le regarder : pour assister à l’arrivée en fanfare d’un clown sur grand écran. Car Louis de Funès obtient là son vrai premier rôle au cinéma.
Un poulet en laisse
Il incarne Léonard Monestier, un homme d’affaire très riche dont la femme est un peu spéciale. Elle promène au bout d’une laisse un poulet de compagnie dans son jardin. Elle est lunaire, excentrique, surprenante : c’est l’immense Jacqueline Maillan. Le poulet, je vous le donne en mille, s’appelle Pouic Pouic, mais ça n’est pas du tout le sujet du film !
Un pigeon milliardaire
Léonard, branché en permanence sur le cours de la bourse, est furieux quand il découvre que sa femme a acheté une concession prétendument riche en pétrole dans un recoin perdu du Vénézuela. Mais rassurez-vous, il va trouver un pigeon à qui revendre ce morceau de jungle pour renflouer les caisses. Et même s’il faut pour cela demander à sa fille de faire les yeux doux à un milliardaire un peu idiot. Ça tombe mal, la fille en question ( Mireille Darc) venait d’embaucher un type pour jouer son mari afin de repousser ledit milliardaire...
Bref, c’est du vaudeville ! Oui, mais du bon vaudeville. Survitaminé, mené tambour battant et porté par des comédiens brillants. Mention spéciale pour Christian Marin, dans le rôle du majordome complètement médusé dans cette famille zinzin.
Vous savez ce qui est délicieux avec une comédie de boulevard, quand elle est réussie ? C’est que l’histoire n’a pas du tout besoin d’être crédible pour nous embarquer et pour que ce soit tordant. Là, on n’est pas déçu. D’ailleurs, ceux qui ont vu Pouic Pouic se souviennent-ils de l’histoire ? Pas vraiment. Parce que le sel de ce film est ailleurs : dans l'interprétation, dans les mimiques, les quiproquos, dans les sketchs qui se suivent et ne se ressemblent pas.
S’il fallait retenir une seule scène, pour moi ce serait celle où Jacqueline Maillan empoigne des maracas. Quel déhanché ! Formidable Maillan, la partenaire idéale, capable de résister à de Funès et même de l’égaler dans ce délire foutraque. Ces deux-là se sont bien trouvés.
Voilà une comédie de boulevard au poil, garantie 100% plumes de gallinacée. Pour Pouic-Pouic hip hip hip, hourra !
Pouic Pouic, à voir sur France 4 mercredi 5 septembre à 20h55 (en version colorisée).
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