

L'archéologie sous-marine regorge de surprises et de mystères : on y sonde des épaves, on y découvre des trésors, on y croise des vestiges d'une autre époque. Émérite archéologue, Michel L'Hour s'entretient avec Elodie Font à propos de ce patrimoine à préserver, parfois menacé par le climat et les actions humaines.
- Michel L'Hour Archéologue sous-marin, directeur de la DRASSM
Un archéologue dans les profondeurs...
En partie issu d'une famille de marins, Michel L'Hour nourrit durant son enfance et son adolescence trois passions : l'aéronautique, l'histoire et la mer. Comment mêler au moins deux d'entre-elles ? Sans aucun doute en passant par le centre d'archéologie sous-marine situé à Marseille qu'il découvre à 25 ans.
C'est alors que le futur directeur de la Drassm (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines) entame ses première fouilles en profondeur : le début de plus de 10 000 heures de plongée !
En 1979, il explore donc le Saint-Gervais, une épave des IIe et IIIe siècles à quatre mètres de fond. Puis il poursuit ses prospections sur des épaves du XVe au XVIIe siècles, irriguées par les enjeux de conservation et de préservation.
... à la quête de "Pompéi sous-marins" : les enjeux du patrimoine subaquatique
C'est ainsi qu'il les surnomme, ces découvertes sous-marines préservées par les fonds marins, ces épaves superposées qui donnent à lire et à voir notre histoire : des "Pompéi sous-marins".
Les océans et les mers épargnent donc naturellement les vestiges, à l'abri des actions humaines et de la lumière, tout en participant à une certaine dégradation liée aux vifs courants...
De la Chine aux côtes bretonnes, Michel L'Hour a fouillé bon nombre d'épaves et de vestiges au gré des technologies développées. Depuis le numérique et les avancées techniques, un robot humanoïde a été créé pour faciliter les recherches en eaux profondes. Les bras robotisés se substituent aux bras humains pour examiner ce riche patrimoine.
L'archéologue est de ce fait le gardien de ces collections enfouies vingt mille lieues sous les mers ! Il œuvre à la préservation de la mémoire portée par les différents objets pour écrire l'histoire de l'humanité et de ses voyages.
Enfin, il doit faire face aux enjeux environnementaux : certes le pillage est un des dangers encouru par le patrimoine subaquatique. Mais les risques engendrés par le réchauffement climatique et la pêche intensive par chalutiers ne sont pas à ignorer.
Michel L'Hour s'exprime à ce sujet sur Francetvinfo :
La protection et la préservation du patrimoine culturel subaquatique forment un enjeu absolument névralgique car, même si le public n'en a pas encore une parfaite conscience (...), le plus grand musée du monde se trouve au fond des océans, des lacs et des rivières.
C'est pourquoi la Convention de 2001 sur la protection du patrimoine subaquatique a été ratifié par de nombreux Etats pour tenter d'assurer la pérennité de nos trésors sous-marins.
Et vous, qu'évoque pour vous l'archéologie sous-marine ?
N'hésitez pas à poser toutes vos questions à Michel L'Hour ou à nous faire part de vos témoignages : quelles découvertes avez-vous faites ? quels souvenirs de plongée en lien avec l'archéologie sous-marine ?
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- Retrouvez la chronique de Fanny Cheyroux pour "La Croix L'Hebdo" au cours de l'émission
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