

Lycéen camerounais, il quitte son pays pour traverser la mer et refaire sa vie en Europe. Il nous raconte, en compagnie d'Etienne Longueville, comme il a "boza" avant d'arriver dans le pays de ses rêves.
A 16 ans, ses parents n'ont pas l'argent pour payer son lycée au Cameroun. Ulrich Cabrel se rend compte que sans éducation il ne pourra pas réaliser ses rêves: avoir une maison, une famille en bonne santé et gagner le prix Nobel de mathématiques. Il prend alors une décision irréversible: partir.
Je suis mort le jour où je suis sorti de mon pays.
Publicité
Premières étapes: Nigeria et Niger, où il monte dans un camion à l'insu des passagers et traverse le désert fait de sable...et de cadavres d'autres rêveurs moins chanceux. Toujours à la recherche d'argent pour survivre, il arrive en quelques mois aux portes de l'Europe en passant de l'Algérie au Maroc en écoutant Black M.
Boza!
Dans l'enclave de Melilla, territoire espagnol sur le continent africain, il réussit enfin à "boza" c'est-à-dire à franchir la frontière pour être à deux doigts de l'espace Schengen.
Boza c'est un cri, un espoir, une force: c'est le plus beau mot que je n'ai jamais utilisé de ma vie!
Mais d'où vient exactement ce jeune réfugié ? Sa maison natale est dans le bidonville de Bonaloka, à quelques kilomètres du centre de Douala, capitale économique du Cameroun. Même si maintenant il se sent breton, il vit encore le mal du pays et le manque de sa famille.
Je suis parti sans dire au revoir à ma mère.
Il retrace sa route du Cameroun à la France en compagnie d'Etienne Longueville, bénévole du collectif Cajma 22 qui l'a hébergé quinze jours par mois pendant un an dans la ville bretonne de Saint-Brieuc. Avec lui, Ulrich Cabrel a écrit le livre Boza!, sorti le 6 février 2020 aux éditions Philippe Rey.
Le message d'Ulrich et d'Etienne
Mon voisin, je t'aime!
La lecture d'Ulrich et d'Etienne
Pendant mon voyage j’avais des moments de joie
Pendant ces moments j’ai connu la paix en moi
En moi j’en ai vus beaucoup me revenir
J’ai aussi vu mon avenir faillir, passer à côté
À côté, j’ai beaucoup pensé à maman
Maman, je l’ai vue et j’suis parti sans lui serrer la main
Les mains que je voulais toucher et retoucher, mon rêve
Mon rêve que j’ai bougé et j’suis aller le chercher
Le chercher et me voir regarder la tour
La tour que j’aimerais voir aussi dans les yeux de maman
Je goûte des bananes plantins au beurre salé
J’entends les arbres pleurer dans les contes de Niakaley
Je lis les naufrages dans le silence d’un regard
Je bois du thé et danse à chaque infime victoire
J’écris mille pages, les rires me transportent.
Je pars en voyage, j’ouvre ma porte.
Appel à témoignages : cartes postales sonores
Chacun sa route est à la recherche de témoignages de gens qui ont vécu un voyage particulier, une fugue, un faux départ, une évasion. Envoyez-nous vos récits ou vos idées à l'adresse: elodie.font@radiofrance.com
Réagissez, commentez et posez vos questions sur l'application de France Inter, sur Twitter ou sur le compte I n stagram de l'émission.
Programmation musicale
- 14h47
Thinking about you Lee Fields & The ExpressionsThinking about youLee Fields
Album Thinking about you (2020)Label BIG CROWN RECORDS
L'équipe
- Production
- Autre
- Autre
- Autre
- Autre
- Autre