Et vous, vous préférez marcher ou courir ?
« Christophe, que vous inspire le sujet de ce mardi ? »
Ben, ça me donne envie de me lever et de marcher, là, dans le studio, de faire le tour de la table pendant l’émission, en tenant mon micro à la main…
J’adore marcher, tout le temps ! Je suis comme ces chiens toujours prêts pour une balade avec leur maître : dès que celui-ci commence à prendre son manteau ou ses souliers, ils se précipitent vers la porte, en remuant la queue, impatients de l’accompagner. Prononcez les mots « petite promenade » devant moi, et me voilà déjà debout, chaussé et équipé !
Je connais toutes les études sur les bénéfices de la marche, pour le corps et pour l’esprit. C’est simple : il n’y a que des avantages ! Et parfois des trucs bizarres : par exemple, si on se fait trop de souci en marchant, on balance moins les bras, surtout à droite, etc.
Et puis, encore une chose à mettre au crédit de la marche : il se passe toujours plus de choses quand on sort de chez soi pour se balader, qui si on reste enfermé…
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♪ « Je me baladais sur l'avenue
Le cœur ouvert à l'inconnu,
J'avais envie de dire bonjour
À n'importe qui.
N'importe qui, et ce fut toi,
Et je t'ai dit n'importe quoi,
Il suffisait de te parler
Pour t'apprivoiser.
Aux Champs-Élysées,
Aux Champs-Élysées,
Au soleil, sous la pluie,
À midi ou à minuit,
Il y a tout ce que vous voulez
Aux Champs-Élysées… » ♫
Eh oui, en marchant on fait parfois des rencontres... Mais en vérité, la marche la plus féconde, c’est peut-être la marche dans la solitude et dans la nature. La marche sans but, la marche autotélique : une activité autotélique, c’est une activité que l’on accomplit pour elle-même, sans poursuivre aucun objectif. On ne marche pas pour aller au travail ou acheter sa baguette de pain, on marche pour le plaisir de marcher, de faire bouger son corps. Rien de mieux pour nettoyer son esprit, le débarrasser de toutes les poussières et scories de nos préoccupations et autres préoccupations.
La marche élague nos pensées trop lourdes, tarit les bavardages de notre esprit, fait descendre notre attention dans notre corps, dans sa sensorialité, dans le rythme de nos pas, le mouvement de notre souffle, qui s’ajuste peu à peu à nos efforts. Une sorte de silence habité se fait à notre esprit. Puis, peu à peu, une fois le rythme pris, des changements émergent dans notre cerveau. Toutes les études montrent que la marche induit des ressentis émotionnels agréables. Sans doute parce qu’elle est liée, dans l’évolution de notre espèce, à la recherche de choses agréables et gratifiantes (nourriture, repos, partenaires).
Et puis, marcher rend sans doute plus sage, d’où les philosophes péripatéticiens, que connaît bien Roger-Pol Droit. Péripatéticien, ça vient du grec peripatetikos : « qui aime se promener ». Aristote fut le chef de file de cette école, où l’on appréciait beaucoup de réfléchir en déambulant et en discutant. Car la marche, d’autres études l’ont prouvé, a aussi pour vertus de faciliter la créativité, la concentration, la neurogenèse, etc. Quand on marche droit, on ne peut pas penser en rond !
Ah, c’est super, la marche ! Bon, on peut aussi courir, nager, pédaler… Mais marcher, c’est plus beau : ça permet tout : la lenteur, la contemplation, la méditation, la réflexion, l’apaisement du corps et de l’esprit…
Et vous, Ali, qui êtes un petit jeune, pour vous faire du bien, vous préférez marcher ou courir ?
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