La Marine Nationale durant la première guerre mondiale...

France Inter
Publicité

Souvent méconnu, l'engagement de la Marine Nationale en 14-18 a été déterminant sur un très large rayon d'actions...

Avec
  • Cyril Hofstein Journaliste, écrivain, Prix Marine Bravo Zulu 2018

Les marins français se sont battus au cours de la première guerre mondiale. Pour la Marine, cette guerre est celle de nouvelles menaces, les sous-marins, les mines, tout en assurant la sécurité des routes d’approvisionnement entre la France et les zones de production, entre autre par des missions d’escortes bien souvent attaqué attaquées par le U-Boote allemands ou austro-hongrois. 

En 1918, la flotte française comptait plus de 1000 bâtiments armés, record inégalé. Ce conflit voit apparaître l’aviation maritime de guerre et des marins aviateurs pilotant des avions, des hydravions, des dirigeables. La Marine protégeait les côtes des colonies françaises, et à partir de 1917 protégeait les transports de troupes des corps expéditionnaires américains. La flotte française aux côtés de la Royal Navy affrontait les forces navales de l’Allemagne, de l’Autriche-Hongrie, du Royaume de Bulgarie et de l’Empire Ottoman. Si la guerre navale en Atlantique était un affrontement entre le Royaume Uni et l’Allemagne, la Marine française s’est engagée plutôt en Méditerranée, de l’Adriatique, jusqu’aux côtes turques. La bataille des Dardanelles en 1915 a coûté fort cher à la flotte française, entre autre le naufrage du cuirassé Bouvet avec 75 survivants sur 700 hommes d’équipage. Sur 115 bâtiments français coulés durant le conflit, 42 l’ont été par des mines, 56 par des sous-marins, 16 par des tirs de canons et un, le sous-marin Foucault, détruit par une bombe larguée d’un avion. Auprès des marins français on trouve des engagés volontaires, des jeunes appelés, marins de pêche ou de commerce, des soldats de l’armée de terre, et aussi des soldats venus des colonies française, indochinois,  chinois, sénégalais ou encore libanais…

Publicité

Les Fusiliers Marins et la bataille de Dixmude

Au début de la guerre la Brigade des Fusiliers Marins composée de 6400 hommes a été créée le 7 août 1914, composée des  1er et 2ème régiments de fusiliers marins dans le but de combattre à terre. La Brigade était commandée par le contre-amiral Ronarc'h, dont la mission initiale était la défense de la Capitale et de sa banlieue. La brigade fut dissoute en novembre 1915 quand la marine eut besoin de tous ses marins pour combattre entre autre les sous-marins. Toujours en novembre 1915 fut créé le Bataillon des Fusiliers Marins, soit 850 hommes qui vont se battre sur terre, entre autre dans les tranchées.

L’extrême jeunesse de ces soldats, certains avaient à peine 16 ans et demi, surprend les Parisiens qui les appellent les « Demoiselles de la Marine », quant aux Allemands ayant eu à les affronter, ils seront les « Demoiselles au pompon rouge ». Ils quitteront Paris pour les Flandres où les Allemands sont proches d’écraser l’armée belge et accéder à la mer. Du 7 octobre au 15 octobre 1915 les Fusiliers Marins rejoindront Dunkerque, puis Gand. Ils atteindront Dixmude le 15 octobre après une marche épuisante. C’est le 16 octobre que les Allemands commencent les hostilités, artillerie, infanterie la bataille de Dixmude vient de commencer. 6000 marins français et 5000 soldats belges vont affronter trois corps d’armée allemands. Le 24 octobre à 9 heures du soir, le Prince de Würtemberg lance une attaque générale. Le 26 octobre, les marins sont renforcés par un Régiment de Marche de Tirailleurs Sénégalais, constitué de deux bataillons : le 3ème BTS du Maroc et le 1er BTS d'Algérie. Le 28 octobre les Belges inondent la rive gauche de l'Yser entre ce fleuve et la chaussée de chemin de fer de Dixmude à Nieuport, ces inondations sauvant la situation sur l'Yser. Le 10 novembre, les défenseurs de Dixmude sont contraints, après d'âpres combats se terminant en de sanglants corps à corps à la baïonnette ou au couteau, d'abandonner la ville en feu et de repasser sur la rive gauche de l’Yser. Le contre-amiral Ronarc'h  leur avait demandé de tenir 4 jours, ils auront tenu la ville plus de trois semaines. Les pertes auront été des 50 000 allemands, 10 000 tués et 4 000 blessés. Les Fusiliers Marins français auront plus 3 000 hommes morts ou hors de combat : 23 officiers, 37 officiers mariniers et 450 quartiers maîtres et matelots ont été tués ; 52 officiers, 108 officiers mariniers et 1 774 quartiers maîtres et matelots sont blessés ; 698 d'entre eux ont été faits prisonniers ou portés disparus. Concernant les Tirailleurs Sénégalais, il reste 400 hommes au Bataillon Frèrejean et seulement 11, dont un capitaine, au Bataillon Brochot - 411 survivants sur 2 000. Le 15 novembre, l'offensive allemande entamée trois mois auparavant, est définitivement stoppée.

Programmation musicale

L'équipe