Clara Dupont-Monod et ses chroniqueurs Alexis Lacroix et Gilles Heuré reçoivent ce samedi Michel Winock pour Flaubert (NRF Biographies Gallimard).

«Je porte en moi la mélancolie des races barbares, avec ses instincts de migrations et ses dégoûts innés de la vie, qui leur faisait quitter leur pays, pour se quitter eux-mêmes.» Dans cette déclaration de Gustave Flaubert (1821-1880), qu'y a-t-il de vrai? Le migrant, à part le grand voyage en Orient et quelques escapades en Bretagne, en Angleterre ou en Corse, a surtout vécu dans le «trou» qu'il s'est «creusé» à Croisset, sa demeure normande, où il écrit son œuvre et où il meurt foudroyé. Peut-on se fuir soi-même, bien qu'on professe la poétique de l'«impersonnalité»? Peut-on lâcher son siècle? Le détester, oui, lui préférer une Antiquité imaginaire, certes, mais Flaubert, comme tout le monde, est entraîné dans les tourbillons du temps. Son œuvre portera cette double marque : le rêve carthaginois d'un monde flamboyant à jamais disparu mais recréé et la peinture vengeresse du siècle de Monsieur Prudhomme et du pharmacien Homais. Michel Winock porte un regard d'historien sur cette vie tout entière vouée à la littérature. Il raconte l'enfance créative de l'écrivain, le suit dans ses pérégrinations de jeunesse, décrit ses amours tumultueuses, l'accompagne dans les salons parisiens et met en scène sa ferveur dans l'amitié – Maxime Du Camp, George Sand, les Goncourt, Zola, Daudet, Maupassant, Tourgueniev... Son dégoût proclamé de la vie, Flaubert ne l'a transcendé ni par l'expérience amoureuse (somme toute décevante), ni par la foi en Dieu (il est incroyant), ni par quelque idéal politique (scepticisme revendiqué), mais par la religion de l'Art, dont il fut un pèlerin absolu.
Idées recues
"Un écrivain ça reste vissé derrière son bureau"
Faux d'après Clara Dupont-Monod, la preuve par le Festival Etonnants Voyageurs à Saint-Malo du 18 au 20 mai, la collection Points Aventure dédiée à l'esprit d'aventure lancée le 25 avril 2013 par les éditions Points et le dossier de notre partenaire le magazine Transfuge .
"Un arbre ça cache la forêt"
Faux d'après Gilles Heuré, c’est la forêt qui cache l’arbre, la preuve avec La douceur de l’ombre : l’arbre, source d’émotions, de l’antiquité à nos jours de l’historien Alain Corbin (Fayard)
L'anniversaire oublié
Gilles Heuré évoque les 35 ans des éditions Harlequin et la parution en mai 2010 du n°3000 de la collection Azur, L’épouse indomptable de Sandra Marton.
Mais pourquoi
Mais pourquoi a-t-on la mélancolie du dimanche?
Clara Dupont-Monod interroge Alain Cabantous pour son livre Le dimanche une histoire : Europe occidentale 1600-1830 (Seuil)
Le neurone en folie
Flaubert est-il réac ?
Alexis Lacroix s’interroge et s’appuie sur L’idiot de la famille de Jean-Paul Sartre
Lectures des auditeurs
Flore de Villeneuve-lès-Avignon nous parle de son coup de cœur, Un avion sans elle de Michel Bussi (Presse de la cité)
En partenariat avec le magazine Page des libraires et le magazine Transfuge


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