Mohamed raconte sa condition de paria, expulsé de France en 2012 vers un pays qu'il ne connait pas. Et Jeudi, c'est blocus au lycée Voltaire, dans le XIème arrondissement.
Moha, une vie de paria
Comme Un Bruit part cette semaine à la rencontre de Moha, paria parmi les parias, expulsé de France en 2012 vers un pays qu'il ne connait pas. Avec l’aide de Laurent Bazin, anthropologue, il travaille à l'écriture d'un livre, Le retour du refoulé, met des mots sur sa condition d'exilé. Il raconte son enfance, les camps de réfugiés, les foyers, la délinquance, les gardes-à-vue, les tribunaux, la prison, le centre de rétention, les frontières qu'il a fallu "brûler". Après 15 ans de vie en France, il est renvoyé en Algérie, un pays qu'il a quitté à l’âge de 7 ans, où il n’a plus aucune attache. De retour en France, l’administration lui refuse un titre de séjour. Il est aujourd'hui sans-papiers, soumis à une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). C’est donc un long combat qui se poursuit pour obtenir un statut, une reconnaissance sociale et juridique. Un combat qu’il mène pour lui et pour tous les parias, broyés par le durcissement continu des politiques pénales et migratoires.
Un reportage de Charlotte Perry
Les liens :
La programmation musicale :
"Les temps modernes" Brav
"C'est pas normal" Lotfi double Kanon
"Le savoir est une arme" Dooz Kawa
Jeudi c’est Blocus au lycée Voltaire
Cette semaine, Comme un Bruit est partie à la rencontre de ces lycéens qui se mobilisent au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle. Depuis la mobilisation contre la loi travail en 2016, l’affaire Théo au début de l’année et la campagne présidentielle en cours les lycéens organisent des blocus de leurs établissements. Jeudi 27 avril, c’était "grand blocus contre le fascisme et la finance" et au lycée Voltaire (XIème arrondissement), les lycéens étaient bien remontés après que des militants de "L’action française lycéenne ", groupuscule de lycéens royalistes et sympathisants du FN soient venus tracter devant le lycée pour fustiger les blocus « des pseudo-révolutionnaires à deux balles, qui ne connaissent de misère que ce qu’ils voient à la télé » et bouter « gauchistes, professeurs compris hors de nos lycées ». Dès 7h30 des poubelles et des panneaux électoraux sont entassées sous les pancartes « Ni Marine, ni Macron, ni patrie, ni patron » et « leurs élections, notre avenir » et bloquent les portes du lycée. Les lycéens, qui n’ont pour la plus part pas encore l’âge de voter, affluent et se préparent à affronter les fachos (qui ne viendront pas), déclarent la Zone AntiFa et partent en cortège en scandant « Tout le Monde déteste le FN » place de la République où se sont réunis plusieurs milliers d’élèves issus d’une vingtaine de lycée bloqués à l’appel du MILI et de "génération ingouvernable" pour s’opposer fermement à l’idéologie sécuritaire et identitaire du FN, mais également au néo-libéralisme de Macron, sans les placer à égalité, mais conscients de leurs risques distincts et respectifs - entre libertés fondamentales et droits sociaux.
Un reportage d’Antoine Chao
Les liens :
Le MILI, Mouvement Inter Luttes Indépendant
Le Facebook de Génération ingouvernable
La programmation musicale :
"Conte cruel de la jeunesse", Berrurier Noir
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