

Liberté pour la ferme de Gabriel Dufils
Cette semaine, le bocage Normand prend des petits airs de Sicile. Pressions, coups tordus et omerta, une histoire digne d’un western spaghetti à l’ombre des pommiers hautes tiges.
Gabriel Dufils et sa femme Tommomi sont éleveurs à La Roussière, dans l’Eure. Un tout petit élevage de quelques bêtes. Mais depuis 7 ans, suite à un contrôle des services sanitaires, ils ne peuvent plus vendre ni leur lait, ni leur fromage, et les vaches ont échappé de peu à l’abattoir.

Pourtant, en 2016, le Conseil d’Etat a annulé ce contrôle qu’il a jugé irrégulier. Mais l’administration refuse toujours de rendre les passeports bovins, sans lesquels Gabriel Dufils ne peut vendre ni ses bêtes, ni les produits qui en découlent.
Et la situation ne va pas en s’arrangeant. Pressions, coups tordus et omerta, les petits paysans du coin vivent un véritable enfer.
Car Gabriel Dufils n’est pas le seul à subir les foudres des services sanitaires.

En 2014, tout le troupeau d’Herfried Hoyer a été entièrement abattu pour défaut d’identification. Jusqu’à la dernière bête, Blanchette, qui s’était échappée le jour de la saisie et qui a été abattue dans des conditions restées obscures.

Gabriel Dufils et Herfried Hoyer pratiquent tous les deux une agriculture biologique vivrière proche de l’autarcie. Une survivance du passé qui fait tâche dans un paysage dominé par l’agro-industrie et que les pouvoir publics aimeraient bien voir disparaître au nom de la modernité.
Un reportage de Charlotte Perry.

Les liens
Pétition Liberté pour la ferme de Gabriel Dufils
Manifestation en soutien à Gabriel Dufils, mercredi 17 octobre à Evreux. RDV 14h sur le parking du Pré du bel ébat.
"Blanchette condamnée à mort au nom de la 'traçabilité'" Philippe Schaeffer, Paris Normandie
" Blanchette a été abattue sur ordre du maire" Philippe Schaeffer, Paris Normandie
Programmation musicale
"Le paysan et le vampire" Abbi PATRIX
"La complainte de l'épouvantail" SYRANO
"L'armée des révoltés" Paysan CHANTEUR
LE FOCUS DE LA SEMAINE : 30 000 poules pondeuses !
Un projet de poulailler industriel divise la population du village de Carantec dans le Finistère Nord.

Le chiffre de 30 000 est la limite réglementaire qui permet d’obtenir un permis de construire sans faire une étude d’impact environnemental de l’installation. Un collectif de citoyens et l’association Eaux et Rivières de Bretagne s’inquiète de l’installation de cette usine à œufs sur un territoire fragile et déjà fortement impacté par une agriculture industrielle et intensive.
Le ministre de l'Agriculture a annoncé en février, que les œufs coquilles seraient obligatoirement issus d'élevage de plein air et non plus d'élevage en cage dès 2022. Mais le label "poules élevées en plein air" ne signifie pas pour autant que les volailles aient évolué à l'air frais, dans une herbe grasse et verte, et encore moins sous le soleil. Le modèle agricole prend des airs champêtres alors qu'il reste intensif.
Un reportage d'Antoine Chao.
Les liens
Pétition : Non aux 30 000 poules à Carantec !
Association Eau et Rivières de Bretagne
Programmation musicale
"Le poulet N°728120" Philippe KATERINE
L'équipe
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