Paule Constant et Marie-Claude Bénard

Paule Constant et Marie-Claude Bénard
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Ce dimanche, plongée dans la touffeur congolaise, au bord de la rivière Ebola, avec le magnifique roman de Paule Constant : Des Chauves-souris, des singes et des hommes (éditions Gallimard).

Halte, ensuite, dans les salles obscures cairotes : Marie-Claude Bénard a recueilli les témoignages de nombreux protagonistes du cinéma égyptien dans un livre d'entretiens : La Sortie au cinéma (éditions Parenthèses).

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Des Chauves-souris, des singes et des hommes
Des Chauves-souris, des singes et des hommes
© Gallimard

Dans un village africain, une fillette heureuse cajole une chauve-souris. De jeunes garçons rapportent fièrement de la forêt le cadavre d’un beau singe au dos argenté. Ainsi débute une série d’événements qui frappent tour à tour les protagonistes de cette histoire : habitants des cases, coupeurs d’hévéas, marchands ambulants, piroguiers, soignants, et même primatologues en mission.

Un mal pernicieux se propage silencieusement au pied de la Montagne des nuages, et le long d’une rivière sur laquelle glisseront bientôt les pirogues funèbres. La plupart l’ignorent superbement, d’autres en cherchent vainement l’explication dans la magie, la science ou la nature.

C’est avec poésie et humour que Paule Constant nous fait vivre ce conte déchirant de notre temps, dans un style dont la paradoxale légèreté parvient à nous faire partager tant de douloureuses péripéties, en nous conduisant aussi pas à pas vers une fin qui n’est peut-être qu’un autre début.

Pour raconter les peurs primitives et les comportements réflexes face à une épidémie d’aujourd’hui et de demain, rien de plus adéquat que la fable qui raconte nos peurs d’hier. Et toujours la recherche du bouc émissaire, la désignation de la sorcière, le sacrifice de la coupable. Ici, elle s’appelle Olympe, 7 ans. Sa faute : avoir joué avec une chauve-souris - Paule Constant , entretien réalisé par Gallimard

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Paule Constant
Paule Constant
© Radio France - Catherine Hélié

Paule Constant , auteure et enseignante, a publié de nombreux romans. Depuis Ouregano en 1980, et jusqu'à ce dernier opus, l'Afrique et l'Amérique du Sud sont les décors privilégiés de ses livres.

Elle est élue à l'Académie Goncourt en 2013.

Elle a fondé et préside à Aix-en-Provence le "Centre des Ecrivains du Sud - Jean Giono" qui organise des rencontres littéraires.

Retrouvez tous les ouvrages de Paule Constant sur le site de l'auteure.

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Une histoire originale de l’Égypte, un regard inédit et lumineux sur la société par ceux qui ont fait les beaux jours du cinéma au XXe siècle, voilà l’ambition de l’ouvrage qui s’articule autour des souvenirs d’une trentaine de personnalités majeures — réalisateurs (dont Youssef Chahine), acteurs (dont Omar Sharif), scénaristes, producteurs, distributeurs, propriétaires de salles, critiques. Les entretiens, menés par Marie-Claude Bénard depuis les années quatre-vingt, retracent l’évolution du cinéma en Égypte depuis ses origines. Cinéma en Égypte, puis cinéma égyptien, car les films projetés dans les salles sont d’abord importés — américains et européens — puis réalisés dans les studios sur place. Les témoignages restituent toute une palette d’ambiances et d’émotions car généralement, aussi bien au Caire qu’à Alexandrie, aller au cinéma s’apparentait à un espace de liberté où les protagonistes pouvaient se dérober aux contrôles familiaux et scolaires particulièrement stricts, notamment pendant l’enfance et l’adolescence. Et cette fréquentation des salles, comme son éventuel étiolement, était indissociable de leur pratique de la ville : c’est l’autre originalité majeure de cet ouvrage qui révèle des topographies où se dessinent des territoires sociaux, sexués, culturels, voire nationaux à une époque où des communautés étrangères importantes étaient présentes.

Aller au cinéma, le soir, était une vraie sortie. On s’habillait, on téléphonait pour réserver les places qui étaient numérotées, on se retrouvait à l’entracte. Les bonnes salles offraient aux spectateurs la climatisation, ce que peu de gens avaient dans les maisons. Au restaurant du cinéma Saint-James, on mangeait de l’escalope panée, accompagnée de pâtes. Au Rivoli, l’orgue apparaissait à l’entracte. J’ai quitté l’Égypte en 1960 ou 1961, après_Lawrence d’Arabie_ . Après l’Égypte, je ne suis plus retourné au cinéma - Omar Sharif , 1991

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Marie-Claude Bénard
Marie-Claude Bénard
© Alain Barthot

Marie-Claude Bénard , professeur de philosophie et de cinéma audiovisuel, chercheur associé au CEDEJ, dans le programme « Observatoire urbain du Caire contemporain », a collaboré à diverses revues (Qantara , Cinémaction , Trafic ...) et réalisé des films documentaires.

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