En période de crise, les minorités ethniques sont-elles davantage victimes de discrimination dans le domaine de l'emploi ?

France Inter
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Pôle emploi
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© yXeLLe ~@rtBrut~

Pour le Bureau International du Travail, la réponse est « oui, sans l’ombre d’un doute » et c’est dit clairement dans son dernier rapport global intitulé « L’égalité au travail : un objectif qui reste à atteindre ».

Selon Lisa Wong, spécialiste de cette question au sein du BIT, les difficultés d’accès au marché du travail, à l’éducation et aux soins « sont encore exacerbées en période de récession, les travailleurs immigrés étant, selon elle, plus sujets que d’autres à servir de boucs émissaires ». Le constat n’est guère étonnant, mais il est difficile à quantifier car il n’existe pas vraiment d’outil pour mesurer le phénomène.

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L’un des meilleurs indicateurs alternatifs, en l’absence d’une collecte fiable de données, est le taux de chômage. Aux Etats-Unis par exemple, les chiffres du ministère américain du Travail montrent clairement que le taux de chômage des Noirs-Américains est deux fois plus élevé que dans la population blanche, et que les écarts se sont encore creusés depuis le début de la crise.

En France, les statistiques ethniques étant interdites, il est évidemment impossible d’avoir ce type de données.

Tout juste peut-on constater avec la HALDE, que la discrimination selon l’origine, dans le domaine du travail, reste le principal motif de plainte depuis 2005 ; une donnée trop parcellaire pour prendre véritablement en compte l’ampleur du phénomène et qui montre clairement l’urgence de se doter de moyens statistiques fiables dans le domaine de la discrimination au travail.

Une chronique de Christian Bauby