Rien ne permet d'indiquer que le Christ est né dans une grotte, une étable ou encore une crèche.
De même, la présence du bœuf et de l’âne relève davantage de la tradition que d'une certitude documentée.
Cela dit, certains théologiens considèrent que ces animaux ne sont pas là par hasard. Ils suggèrent même que Jésus a choisi de naître auprès des bêtes pour montrer son extrême humilité, son dépouillement total.
D'autres estiment que les animaux incarnent l'image de l'homme déchu par le péché originel, l'homme ramené à la condition de bête. Et d'une certaine manière, d'autres encore considèrent que l'animal devient l'ambassadeur de Dieu.
Quoi qu'il en soit, c'est François d'Assise qui va créer la première crèche vivante
Oui et non... Non, parce qu’il existait déjà des scènes de la nativité jouées par des acteurs depuis plusieurs siècles et oui car c'est lui qui, en 1223, va imaginer la première crèche avec un bœuf et un âne vivant dans un cadre naturel et avec la participation des villageois.
La reconnaissance de la crèche et des animaux va s'estomper au XVIIème siècle
Oui, après des conflits parfois très vifs, lors de conférences académiques qui opposent des théologiens, des protestants, des dévots ou des écrivains.
Bossuet, par exemple, ne jugeait pas utile de s'attarder sur la présence des animaux, le peintre Le Brun considère, je cite : « qu'ils s'apparentent à une chimère sans aucun fondement dans les évangiles », ce qui ne l'empêchera pas de représenter des animaux lors d'une commande faite par le roi Louis 14.
Souvent on ne fait figurer que le bœuf en oubliant volontairement l'âne.
Plutôt que la nativité, on préfère peindre l’adoration des bergers, voire des mages. Et Greco efface carrément le bœuf et l'âne. Le Caravage peint les animaux dans l'obscurité. Et peu à peu, les animaux de la crèche vont s'estomper.
Descartes ne va pas arranger les choses
Avec la philosophie cartésienne qui ramène l'animal au statut de mécanique biologique, la distance entre l'homme et l'animal va se creuser davantage. Dans les sermons, on en vient même à ne plus tenir compte de l'animal : le chien de St Roch, par exemple, disparaît. De même, on interdit les chiens dans les églises et les cimetières et il faudra attendre 1820 pour qu'à nouveau la présence des deux animaux, le bœuf et l'âne, réapparaissent dans les écrits ecclésiastiques.
Mais le principe des crèches avec animaux n'avait pas disparu
Non, effectivement, tandis que l'élite intellectuelle s'écharpait avec les rigoristes qui ne voulaient pas d'animaux, les partisans de la tradition ont finalement conservé la coutume mais ce qu'il y a d'étonnant c'est que la justification des animaux (rappelez vous l'incarnation des hommes ou l'humilité de Jésus), cette justification va évoluer à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème : désormais on considère que le bœuf et l'âne sont là pour réchauffer l'enfant Jésus.
En conclusion
Je laisserai l’historien Eric Baratay (qui a beaucoup travaillé sur cette question) conclure. Et il nous dit en résumé :
Il y a eu une volonté constante d’exclure l'animal en tant que représentation religieuse mais il y a une démarche nouvelle qui vise à l'intégrer. Ainsi le discours religieux est bien le fils de son temps
Dans l'actualité, les rennes du Père Noël perdent du poids
C'est une étude, conduite par des scientifiques norvégiens et écossais, qui montre, qu'en 16 ans, les rennes ont perdu 12 % de leur poids, atteignant aujourd'hui 48 kg.
C'est le réchauffement climatique qui a généré plus de pluies en hiver, des pluies qui, en tombant sur la neige, ont gelé et empêché les rennes d'accéder au lichen.
Les scientifiques sont rassurants : la faiblesse des rennes n'a pas empêché l'augmentation de leur population.
On a eu des nouvelles du plus vieil oiseau marin reproducteur
C'est un albatros femelle qui revient fidèlement du côté des iles Midway, dans l'océan pacifique, pour pondre et donner la vie.
Elle fut baguée pour la première fois, en 1956, et elle est revenue, une fois encore, pour nidifier à l'âge de 66 ans.
A noter que, hors période de reproduction, elle passe, comme tous les albatros, la totalité de sa vie en mer : c'est à dire, qu'elle aurait parcouru près de 5 millions de kilomètres au cours de son existence, ont calculé les experts.
La citation de la semaine
Remarquons, au passage, que si l'on dit « les animaux » au pluriel, on dit « l'homme » au singulier. Parce que l'homme est unique. De même, nous dirons que les animaux font des crottes alors que l'homme …. sème la merde
Pierre Desproges
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