Rock'n'roll Justice : quand les stars passent à la barre

France Inter
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Scandales, drogue, violence ou batailles financières : l'avocat Fabrice Epstein compile dans son ouvrage "Rock'n'roll Justice" les démêlés judiciaires des stars du rock depuis 50 ans.

Georges Harrison au tribunal de Nice pour un bourre-pif

En mai 68, juste après l'annulation du festival de Cannes, Eddie Barclay donne une fête en l'honneur de Johnny Hallyday dans un restaurant sur les hauteurs de Nice. A la fin de la soirée, le photographe chasseur de stars Charles Bébert croise Georges Harrison et Ringo Star quittant l'établissement avec leurs compagnes, il dégaine son appareil photo et immortalise la scène. Mais le cliché n'est pas du goût du guitariste des Beatles qui envoie Bébert au tapis. Un avocat, Maître Rivoire, ami du photographe, flaire la bonne affaire et porte plainte. Mais Bébert ne voit pas le procès d'un bon œil : Fabrice Epstein raconte que "Bébert n'a pas d'argent, que les Beatles ont des dizaines d'avocats et qu'ils viennent d'être anoblis", Bébert préfère donc renoncer aux poursuites. Néanmoins, la procédure suivra son cours et le 21 janvier 1969, "Georges Harrison sera condamné en son absence à une amende de 1 000 francs" par le tribunal correctionnel de Nice, témoigne Fabrice Epstein. 

Souhaitant ne pas garder cette image peu valorisante pour un chasseur de stars, Bébert tente l'année suivante un joli coup médiatique. Apprenant que les Beatles sont de nouveau de passage à Nice, en transit, il accède au tarmac de l'aéroport avec un de ses amis photographe, il parvient à s'approcher de Georges Harrison qui ne le reconnait pas, se fait passer pour un fan et lui serre chaleureusement la main, tandis que son ami immortalise cette mise en scène de réconciliation. La photo fera à son tour la Une des tabloïds britanniques.

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Pink Floyd n'appartient à personne

Créé par Syd Barret qui avait accolé les prénoms de deux bluesmen Pink Anderson et Floyd Council, le groupe Pink Floyd s'est livré à une guerre de succession au moment de leur séparation en 1985. Waters d'un côté, Gilmour de l'autre, vont tenter de poursuivre leur carrière en conservant le nom de Pink Floyd. Waters attaque Gilmour en justice et gagne un premier procès. Mais en appel, c'est Gilmour qui récupère le droit de garder l'appellation Pink Floyd. Finalement, c'est le public qui tranchera, observe Fabrice Epstein : "le public ne va pas voir Roger Waters en solo, va pas voir David Gilmour en solo, mais va voir les trois Pink Floyd lorsqu'ils sortent un disque en 1987", date à laquelle le groupe se constituera en société. 

Cette question du nom se reposera en 2014, quand une entreprise agricole colombienne va vouloir commercialiser ses produits sous la marque PINKFLOYD! . Saisis, les tribunaux détermineront qu'une marque mondialement connu n'a pas besoin d'être déposée pour appartenir à ceux qui l'ont créé. Pink Floyd restera Pink Floyd à jamais.

Les Pink Floyd, les Beatles, Leonard Cohen, Bob Dylan, Eric Clapton, Gainsbourg, les Daft Punk... Ce n'est pas une compil, mais un aperçu des récits que raconte Fabrice Epstein dans "Rock'N Roll Justice", aux éditions "La manufacture de livres".

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