Qui est Hasna Ait Boulahcen, kamikaze présumée ?

France Inter
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Elle ne sera jamais jugée puisqu'elle a choisi d'actionner sa ceinture d'explosifs mercredi matin à Saint-Denis en voyant arriver les policiers du Raid. L'utilisation d'une femme kamikaze pour commettre des attentats est une première en Occident.

Véhicule du Samu lors de l'opération de mercredi à Saint-Denis
Véhicule du Samu lors de l'opération de mercredi à Saint-Denis
© MaxPPP - Étienne Laurent

Officiellement, l'identification de cette femme est toujours en cours, mais son identité ne fait en réalité plus guère de doute.

Hasna avait 26 ans, elle était française. Dans une vidéo diffusée hier par plusieurs medias, on entend ses derniers mots, échangés avec un policier du Raid, lors de l'assaut de l'appartement à Saint-Denis.

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« C'est pas mon copain », répond la jeune femme avant de nouveaux tirs et l'explosion. Elle parle sans doute d'Abdelhamid Abaaoud, le Belge le plus connu du groupe Etat islamique et organisateur présumé des attentats du 13 novembre. On ne sait pas encore précisément quel rôle a joué la jeune femme dans les attaques de Paris. D'après ses proches, Hasna Ait Boulahcen s'était radicalisée en quelques mois, passant du jean au voile intégral. Sur Facebook en juin, elle disait qu'elle voulait aller en Syrie.

Carole André-Dessornes a étudié les femmes kamikazes. La sociologue a écrit Les femmes martyres dans le monde arabe: Liban, Palestine et Irak . Car si on prend un peu de distance, on s'aperçoit qu'il y a des précédents, comme elle l'a dit à Nathalie Hernandez :

Le cinq sept 2013 - SON DLP Carole André-Dessorne

1 min

Pour Carole André-Dessornes, on ne peut pas dresser un profil type des femmes kamikazes. Leur histoire personnelle joue un grand rôle.

On a vu des femmes palestiniennes se sacrifier par vengeance, après avoir perdu des proches, d’autres femmes violées poussées vers l'attentat-suicide pour laver l'honneur.

Jusqu'ici en tous cas, les Européennes, assez nombreuses, qui rejoignent le groupe Etat islamique ne combattaient pas.

Elles épousent des jihadistes, s'occupent des enfants ou participent à la police religieuse. On ne sait d'ailleurs pas si la kamikaze de Saint-Denis s'est tuée pour échapper à la police ou dans le but de faire des morts autour d'elle.

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