Laurent Delmas fait son cinéma avec Yves Montand, qui aurait eu 100 ans ce mois d’octobre 2021 !
D'ici quelques jours, Yves Montand aurait eu 100 ans. Ou plus précisément, c’est Ivo Livi qui serait centenaire pour être au plus près de son Etat Civil. De fait, il n’y a pas un Montand mais des Montand, au-delà de ce pseudonyme adopté dès l’âge de dix-sept ans quand il fait ses toutes premières armes sur la scène marseillaise. Il y eut évidemment l’acteur de cinéma, plus que parfait dans le rôle du macho jaloux et séducteur ainsi que le lui fait comprendre « sa » Rosalie dans une scène de voiture comme les aimait tant Claude Sautet.
Il y eut César donc mais aussi le député grec assassiné dans Z de Costa Gavras aussi bien que le valet de Louis de Funès dans La folie des grandeurs de Gérard Oury, sans oublier le tireur d’élite alcoolique dans Le cercle rouge de Jean-Pierre Melville ou bien encore le Sauvage face à la Deneuve chez Rappeneau. Mais il y eut aussi le chanteur, adepte du Music Hall de sa jeunesse.
Il y eut aussi le Monsieur Signoret et l’amant de Maryline. Et encore le compagnon de route du Parti Communiste puis le nouveau converti de la race des signeurs qui finit dans la moyennement drôle de peau d’un présidentiable fasciné par Reagan et criant « Vive la crise » à la télévision.
Bref, à chacun son Montand, mais il fait désormais partie intégrante de notre roman national, avec son charme, son bagout, son mauvais caractère et sa mauvaise foi, il faut assurément tout prendre à la fois.
C’est ce que font d’ailleurs Yves Jeuland et notre Vincent Josse dans le beau documentaire qu’ils viennent de lui consacrer sous le titre explicite de « Montand est à nous ». On lira aussi avec profit « Montand la force du désir » l’ouvrage que Luc Larrioba et Carole Amiel viennent de lui consacrer aux éditions de La Martinière. En y savourant notamment de très nombreux témoignages dont j’extrais cette citation de Gérard Depardieu :
« Montand, c’est un vrai homme du voyage. Je veux dire que demeure chez lui l’enfant qu’il a été. »
Et ce regard expert de Deneuve : « Ce qu’il a de mieux, c’est un sens du déplacement, surtout dans les comédies, une espèce de grâce, d’aptitude à bouger, un côté danseur qu’on trouve chez les femmes, rarement chez les hommes. »
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