Les clashs entre acteurs et réalisateurs

En 1962, Jean-Paul Belmondo joue avec Charles Vanel dans "L'aîné des Ferchaux" de Jean-Pierre Melville. L'occasion d'un clash entre Bébel et son réalisateur.
En 1962, Jean-Paul Belmondo joue avec Charles Vanel dans "L'aîné des Ferchaux" de Jean-Pierre Melville. L'occasion d'un clash entre Bébel et son réalisateur. ©Getty - REPORTERS ASSOCIES/Gamma-Rapho
En 1962, Jean-Paul Belmondo joue avec Charles Vanel dans "L'aîné des Ferchaux" de Jean-Pierre Melville. L'occasion d'un clash entre Bébel et son réalisateur. ©Getty - REPORTERS ASSOCIES/Gamma-Rapho
En 1962, Jean-Paul Belmondo joue avec Charles Vanel dans "L'aîné des Ferchaux" de Jean-Pierre Melville. L'occasion d'un clash entre Bébel et son réalisateur. ©Getty - REPORTERS ASSOCIES/Gamma-Rapho
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Le tournage d'un film, ce n'est pas un long fleuve tranquille, en témoigne le livre présenté par Laurent Delmas aujourd'hui, sur les plus grands clashs de l'histoire du cinéma.

Jérôme d'Estais vient de publier chez Marest, le pertinent éditeur cinéphile, un ouvrage intitulé " Schneider, Adjani, Delon et les autres, 50 éclats de cinéma". Alors, sous ce titre un peu mystérieux, se cache en fait cinquante ans de savoureuses histoires de disputes entre acteurs et réalisateurs de renom. Parmi elles, évidemment, le clash qui éclate un jour où, sur le tournage de "L'aîné des Ferchaux", au cours duquel Belmondo, excédé par le mauvais traitement réservé à Charles Vanel notamment, s'en est pris vertement et même physiquement à Jean-Pierre Melville. On doit à Bertrand Tavernier, l'exhumation de cette archive uniquement sonore, mais qui s'avère rarissime.

D'abord et c'est bien connu, parce que dans la grande famille du cinéma, on s'adore. Chaque film est une partie de plaisir et le clap de fin relève du déchirement collectif. Et sinon, dans la réalité, c'est une entreprise humaine au cours de laquelle s'affrontent logiquement de sacrés égos. Mais les micros sont rarement branchés, quand chacun monte dans les aigus. L'archive que nous venons d'entendre étant comme l'exception qui confirme la règle de cette omerta cinématographique.

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La grande famille du showbiz, c'est-à-dire le tournage d'un film, ce serait un peu comme un champ de bataille ?

À lire Jérôme d'Estais, on n'est pas loin de le penser. Il nous rappelle ainsi que Maria Casarès a dit un jour à propos de son rôle dans "Les Dames du bois de Boulogne", je la cite "je n'ai jamais haï personne comme j'ai haï Robert Bresson sur le plateau". Ambiance.

Ou bien, ce dialogue digne d'Audiard, mais bien réel entre Bardot et Clouzot sur le tournage de "La Vérité", le cinéaste : "je n'ai pas besoin d'amateurs dans mes films, je veux une actrice". Et Bardot de répondre : "Eh bien moi, j'ai besoin d'un metteur en scène, pas d'un malade". Scènes de la vie quotidienne.

Et que dire de Jane Fonda qui, après avoir tourné dans "Tout va bien" de Godard, déclara tout bonnement "Godard a du mépris pour les gens, du mépris pour les figurants comme pour les vedettes". Et ainsi de suite. On se gardera bien de dire quelle est la phrase la plus réjouissante de ses variations sur le thème "Je t'aime, moi non plus".

Où l'on croise aussi Gabin et Renoir, Varda et Bonnaire, Marceau et Pialat, ou encore Kechiche et Seydoux, sans oublier Julie Delpy face à Léos Carax sur le plateau du génial "Mauvais sang".

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