Patricia Herrscher, une aidante heureuse

A 50 ans Patricia Herrscher a abandonné son métier d'architecte d'intérieur dans une grande agence parisienne pour se consacrer à son père Michel, 88 ans, atteint de la maladie d'Alzheimer. Tous les deux se sont installés dans un petit village du Perche, où ils coulent des jours heureux.

Pour être aidant, il y a un seul truc a accepter dès le départ, c'est qu'il n'y a plus de loi, il n'y a plus de logique, il n'y a plus de règles, tout est possible. Mais c'est ça que j'adore aussi, c'est une vie de fou!

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Moi, je ne vis pas avec un malade vieillard et sénile. Je vis avec un extra-terrestre, un surréaliste. Ça pourrait être mon père, mon fils et mon simple d'esprit. Il est tout cela à la fois. Il a tous les âges. Parfois il a 4 ans, parfois il a vraiment 80 ans. Il n'y a plus d'âge en fait.

Plutôt que de s'épuiser à combattre la maladie, Patricia a pris le parti d'entrer dans la folie de son père et de se jouer d'elle avec délectation. Pour cela, elle n'hésite pas à lui mentir - pour ne surtout pas le contrarier - à mettre le bazar dans sa chambre - pour qu'il s'occupe à ranger quand les angoisses crépusculaires montent et emplissent le vieil homme d'inquiétude, - à lui inventer de faux souvenir qui lui mettent du baume au cœur.

Dans leur monde, les défunts sont partis en vacances, les absents viennent le visiter, il n'y a pas de COVID, et on part en balade jusqu'au bout du monde.

Une merveilleuse leçon de vie.

Nouvelle diffusion d'un reportage du 14 novembre 2020.

A (ré)écouter:

"Alzheimer, mon père et moi": premier épisode de notre rencontre avec Patricia Herrscher

A lire pour aller plus loin:

• De son expérience, Patricia Herrscher a tiré un petit ouvrage, drôle et cocasse "Je me rappelle plus ce que j'ai oublié", aux éditions The BookEdition