

Jeudi 11 juin 2020, un violent incendie se déclare au 134 boulevard Brune, à Paris (XIVème). Djalega Gnahore, l'homme d'entretien, est le premier à découvrir que les flammes ravagent l'immeuble. Il alerte les habitants et sauve la vie d'une vieille dame. Mais il sera licencié dans la foulée car il est sans-papiers.
Comme tous les matins, Djalega Gnahore était en train de sortir les poubelles quand, vers 7h40, il aperçoit une petite fumée noire sortir de l'un des appartements de l'immeuble, situé au 134 boulevard Brune, dans le XIVème arrondissement de Paris. Quelques minutes plus tard, l'incendie se déclare et d'immenses flammes sortent de l'appartement situé au deuxième étage, où réside une dame âgée.

Djalega alerte les habitants et appelle les pompiers. Mais le feu se propage très vite et il sait que la nonagénaire du deuxième ne pourra pas descendre toute seule. Il fonce alors dans l'immeuble en feu et, malgré les flammes et la fumée, parvient à porter la vieille dame jusque dans la cour.
Quand je suis arrivé au deuxième devant la porte, la vieille était sortie, il y avait déjà le feu, les flammes sur sa tête, ses cheveux même brûlaient ! Donc, moi, je n'ai pas eu peur, j'ai enlevé mon T-shirt et j'ai éteint le feu sur sa tête.
Il est alors ovationné par les habitants, qui louent à l'unanimité le courage dont a fait preuve le jeune homme. Carine Petit, la maire du XIVème, Anne Hidalgo, la maire de Paris, et Ian Brossat, son adjoint au logement, viennent féliciter le héros, qui a sauvé des vies et évité un drame.

Mais Djalega est sans-papiers, il travaille pour la société de nettoyage Essi sous une fausse identité. Originaire de Côte d'Ivoire, il est arrivé en France en décembre 2018. Il a déposé une demande d'asile il y a six mois, qui n'a toujours pas abouti. Son acte de bravoure l'a soudainement exposé et a révélé au grand jour sa situation illégale. Le soir même de l'incendie, alors qu'il était à l'hôpital, son employeur lui annonce que son contrat ne sera pas renouvelé et qu'il prendra fin le 7 juillet.
C'est vraiment le monde à l'envers. Il aurait mieux fallu partir en courant. On fini par se dire "faut pas rendre service". (Une habitante de l'immeuble)
Aujourd'hui, Djalega a retrouvé un emploi. Mais, malgré la mobilisation des habitants, il n'a toujours pas été régularisé. Le cabinet de la mairie de Paris, pourtant prompt à le féliciter le soir de l'incendie, ne répond plus à ses sollicitations.
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