Au lendemain de la mort de Stéphane Hessel à l'âge de 95 ans, Philippe Collin et Xavier Mauduit rediffusait l'entretien qu'il leur avait accordé juste après la sortie de "Indignez-vous", en 2010. A l'époque, on ignorait que ce petit livre allait prendre une telle ampleur.
- Stéphane Hessel écrivain, diplomate, ancien résistant (1917-2013)
24 novembre 2010. Depuis quelques mois, Collin et Mauduit avaient l'intention d'inviter Stéphane Hessel dans l'émission parce qu'ils l'avaient entendu, magnifique, dans une matinale de France Inter en direct de Londres au mois de juin précédent. Et voilà qu'ils apprennent en ce début d'automne 2010 qu'il vient tout juste de faire éditer un petit livre "Indignez vous!". L'occasion était belle, les deux compères invitent Stéphane Hessel. "Mais nous étions bien loin d'imaginer l'ampleur qu'allait prendre ce manifeste" confie Philippe Collin.
4 millions d'exemplaires vendus rien qu'en France.
Collin et Mauduit conservent le souvenir d'une rencontre extraordinaire avec un homme d'une rare élégance à l'aune de sa mort, discrètement, au milieu de la nuit.
L'entretien démarre par la lecture par Stéphane Hessel d'un extrait du programme du CNR : "Née de la volonté ardente des Français de refuser la défaite. La résistance n'a pas d'autre raison d'être que la lutte quotidienne sans cesse intensifiée. Cette mission de combat ne doit pas prendre fin à la Libération. Ce n'est en effet qu'en regroupant toutes ses forces autour des aspirations quasi unanimes de la nation que la France retrouvera son équilibre moral et social et redonnera au monde l'image de sa grandeur et la preuve de son unité."
Après avoir évoqué son père, Franz, qui a inspiré l'un des personnages de Jules et Jim de Truffaut, Stéphane Hessel, s'arrète sur une autre figure tutélaire, le général de Gaulle : "Au moment où j'étais moi même dans un petit camp de prisonniers à la fin de la guerre. Son nom a éclaté comme une source de confiance pour des gens qui, comme moi, étaient totalement convaincus qu'il n'y avait pas moyen de traiter avec Hitler. Hitler était pour moi l'abomination de la désolation. Toute ma famille allemande le considérait comme un affreux qui ne parlait pas même bien l'allemand. Et quand la voix de Charles de Gaulle a retenti, je l'ai entendu de très loin. Je me suis tout de suite dit 'Voilà, c'est la seule chose à faire. Il faut continuer le combat, il faut essayer de le rejoindre'."
Stéphane Hessel rejoint de Gaulle en mars 1941 ce qui, au vu du déroulement des faits est très tôt. Mais pas encore assez pour l'ancien résistant : "J'aurais aimé partir plus tôt, comme certains de mes amis Daniel Cordier et bien d'autres. Mais je n'ai réussi à le faire que grâce à un Américain merveilleux que je cite toujours avec plaisir, varian Fry, un Américain nommé par madame Roosevelt pour essayer de sortir de France des grands créateurs, qui m'a lui aussi aidé. On est devenus très copains. C'étais un jeune Américain comme je les aime. On a une baguenauder ensemble et puis il m'a permis d'avoir un visa américain et j'ai pu ainsi rejoindre le général de Gaulle en mars 1941."
Ecoutez Stéphane Hessel comment il a survécu à Buchenwald, s'est évadé, est repris plusieurs fois, s'échappe encore jusqu'à la dernière évasion du camps de Dora. Il évoque ensuite sa vie de diplomate, la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Son travail auprès de Pierre Mendès France qui devint son ami. Et enfin, ce qui l'a amené à la rédaction d'"Indignez vous"
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