Philippe Katerine : “Je suis mélancolo”

Philippe Katerine
Philippe Katerine - T.Frontal - Barclay
Philippe Katerine - T.Frontal - Barclay
Philippe Katerine - T.Frontal - Barclay
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Rencontrer Philippe Katerine, c’est entrer en douceur dans un imaginaire fait de mots, de musique, d’images et de corps. Philippe Katerine sort un album et un film. Le film est une mise en images de l'album. Et les deux s’appellent “Magnum”.

À la gare de Bougival, le bistrot est fermé. Alors Philippe Katerine et Perrine Malinge s’installent sur le banc d’un jardin public pour une interview à ciel ouvert.

Dans l’imaginaire de Philippe Katerine, timide décomplexé

“Surtout ne soyez pas vous-mêmes !”, Philippe Katerine le clame, le chante, l’applique. Ce qu'il ne peut pas dire dans la vie, il le dit dans ses chansons. Et quand il ne chante pas, il fait parler son corps : “la musique, c’est du corps avant tout”. Chansons, films, écriture, Philippe Katerine construit un univers “mélancolique et rigolo”, poétique et déjanté. Le chanteur n’a peur de rien et surtout pas d’aller voir derrière les apparences. Quand Philippe Katerine voit une poubelle, il l’ouvre : “Si on fouille bien, on trouve toujours”.

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Avec Philippe Katerine sur le banc d’un jardin public

J’ai fait un rêve, il faut que je vous raconte : je prends un train et je suis avec Philippe Katerine, il m’attend à la gare, il porte un saxophone à la main. Une couleur : le vert. Autour de nous tout est vert : le gazon, le banc public, la poubelle municipale. Philippe Katerine aussi est en vert : veste, écharpe, baskets et casquette assorties. Une odeur : celle des roses, qui grimpent autour de nous. Il y a du vent dans nos cheveux, il fait frais. D’ailleurs on tremble. Un chien, des escargots qui nous parlent, une vieille dame courbée sur sa canne qui passe. Katerine, comme Catherine Deneuve, comme Sainte Catherine, et comme Catherine, sa cousine. Et il m’avoue, presqu’en s’excusant, que chez lui, tout est lié à l’érotisme. Le fantasme le fantasme, Philippe. Alors tu en fais des chansons, des dessins (un peu tous les jours) et de temps en temps un film. Le soleil se couche, Philippe Katerine sort son saxophone et improvise un morceau. Et là, nous nous envolons vers une ile déserte. La sienne, celle de Magnum, son nouvel album. Avec un mot d’ordre : “Surtout ne soyez pas vous-mêmes !” Magnum donne aussi lieu à un film qu’il est en train de finaliser. Magnum c’est un univers : peignoir en satin, bouteilles de champagne, glaces à gogos dans le vieux frigo, flingue. C’est l’aventure avec Philippe. On ne sait pas où on va. Et puis ça ressemble à l’Amour. Philippe : Excès et magnificence, une pointe de perversité et une gentillesse infinie. Bon j’ai "la banane", mais par moment je suis prise d’inquiétude. On ne sait pas toujours sur quel pied danser avec monsieur Katerine, maître du grand détournement poussé loin loin, toujours plus loin. Je me réveille ; j’entends sa voix qui me dicte : Il est trop tard pour avoir peur, Il est trop tard pour avoir peur. Alors j’y vais. C’est parti ! Bon voyage à toutes et à tous !