Alain Mabanckou et "Le commerce des allongés"

Alain Mabanckou en 2010
Alain Mabanckou en 2010 ©AFP - Ulf Andersen / Aurimages
Alain Mabanckou en 2010 ©AFP - Ulf Andersen / Aurimages
Alain Mabanckou en 2010 ©AFP - Ulf Andersen / Aurimages
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Alain Mabanckou est professeur de littérature francophone à l’Université de Californie Los Angeles, mais c’est un artiste avant tout. Ecrivain, poète, essayiste, auteur de documentaire et producteur de musique, entre autres. En cette rentrée il publie “Le commerce des Allongés” au Seuil.

Avec

Le vendredi, Totémic est donc en public au studio 621 de France Inter. Si une émission de radio s’invite chez vous, dans votre cuisine, dans votre salle de bains ou dans votre chambre, j’avais aussi envie de vous inviter ici. Parce que dans “maison de la radio et de la musique”, il y a d’abord maison, non ?

Une demie-heure avec vous, à l’extérieur et à l’intérieur du poste pour poser les questions que vous souhaitez à l’invité du jour en fin d’émission.

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Alain Mabanckou a reçu le prix Renaudot en 2006 pour son roman “Mémoires de porc-épic”.

En 2016, il est professeur invité au Collège de France.

Cette année, vous avez peut-être vu le documentaire “Être noir en France” dont il est l’un des co-auteurs et il vient de publier “Le commerce des Allongés”, aux éditions du Seuil.

Et voilà l’histoire. Liwa est un jeune homme... autant mort que vivant. C’est-à-dire qu’il est bel et bien mort, mais ce qui est fabuleux, c’est que pour lui, c’est le début d’une nouvelle vie. Une vie faite d’aventures et de conversations avec celles et ceux qui peuplent un cimetière. Le cimetière du Frère Lachaise.

Ces conversations entre morts sont l’occasion du portrait d’une ville, Pointe Noire, située sur les bords de l’Océan Atlantique. C’est même l’occasion de raconter un pays tout entier, le Congo Brazzaville, là où est né Alain Mabanckou.

Dans cette émission, il sera donc question de magie, de politique, de la place des femmes, d’amour, de musique et de la force des histoires. J’allais oublier une chose très importante : à la lecture du Commerce des allongés, on se marre, aussi.

La carte blanche d'Alain Mabanckou

"Le lectorat et l’auteur

La grande difficulté, j’allais dire la grande distance qui existe entre le lectorat et l’auteur c’est que si le lecteur n’a pas « accroché » au personnage enfanté par l’auteur, c’est souvent parce que le romancier a tellement débordé d’affection pour son propre protagoniste qu’il n’aura pas laissé au lecteur la moindre parcelle d’amour possible.

Le lecteur pourrait passer à autre chose — et c’est son droit le plus absolu : il pourrait découvrir chez d’autres auteurs des héros qui lui seront plus attachants, plus attractifs, et trouver ainsi son bonheur ; mais l’écrivain, lui, vivra toute son existence avec ses personnages. Parce qu’il en est arrivé au point où il s’imagine que sa survie dépend de ce monde qu’il inventé. Ces personnages, c’est lui, chacun d’eux se coltinant les pièces détachées de son corps et de son esprit dans une harmonie de contraires qui sied à son destin de créateur forcément aux antipodes de la réalité du lecteur.

L’écrivain est convaincu que notre salut dépend de cet espace fictif où, par la force de son imaginaire, il s’attèle à gommer les aspérités de la vie réelle pour y plâtrer les vicissitudes de ce monde de la fiction. Il arrive qu’il réussisse, et l’on parle alors de chef-d’œuvre, parce qu’il aura excellé dans le pouvoir de persuasion — cette capacité à nous faire douter de notre réalité pour nous propulser dans l’espace de la fiction où le temps, l’espace, le passé, le présent et le futur se conjuguent en un clin d’œil… "

Programmation musicale

  • MANU DIBANGO - Soul Makossa
  • BIG FLO et OLI - Bons élèves

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