Ce matin, Cécile Duflot nous parle de la jeunesse. Il y a une semaine, une étude de WWF montre que les trois-quarts des étudiants en finance souhaitent plus de cours sur la transition écologique.
Jeudi dernier, lors de la remise des diplômes d’HEC, une jeune diplômée prononce un discours tranchant sur le rôle et la responsabilité de chacun dans la transition écologique de notre système économique.
Samedi, Franck et une vingtaine d’autres jeunes s’asseyent sur le boulevard périphérique, bloquent la circulation, certains se collant la main au bitume à la superglue pour illustrer la vulnérabilité de l'espèce humaine face au rouleau compresseur capitaliste.
Et cette semaine, nouvelle illustration du dérèglement climatique en cours avec une “plume de chaleur” et des températures probablement au-delà de 40 degrés sur une partie de la France.
Et pourtant, dimanche dernier, premier tour des législatives 70% des moins de 35 ans n’ont pas voté
En 2050, si nous ne prenons pas le virage d’une transformation radicale de notre système économique ils verront grandir leurs enfants dans une France qui a déjà perdu les ¾ de ses insectes, dont le sud sera devenu inhabitable, dont la forêt de Fontainebleau aura déjà pris feu par combustion spontanée. Les rendements agricoles auront diminué de moitié.
J’arrête… J’en ai ras le bol de cette litanie de malheur.
Trop tard pour regretter. : il nous faut compter sur cette nouvelle génération qui va avoir l’énergie et la radicalité de tout bousculer.
Et c’est vrai, beaucoup d’entre eux ne croient pas en la capacité de changement par la politique, comment leur donner tort quand une immense partie des 2,4 millions de signataires de l’Affaire du siècle était des jeunes, que l’Etat a été condamné deux fois pour inaction climatique et que le gouvernement n’en a tenu aucun cas.
Pourtant, que demandent ces jeunes activistes si radicaux ? une revendication incroyablement basique : un plan de rénovation énergétique des bâtiments.
Franchement c’est à hurler, à pleurer ou à éclater de rire : qui peut être contre cette politique publique simple qui s’attaque à une des principales sources d'émissions de gaz à effet de serre. Eh bien je vais vous dire : ceux qui n’ont de cesse de rétrécir les budgets alloués et de considérer que la norme de dépense prime sur l’avenir de l’humanité.
Comment faire alors ?
Il faut faire craquer les coutures d’un vieux monde, que ne soit plus tolérable une phrase goguenarde comme celle du maire de Fontenay-aux-roses : “J’ai du mal à me projeter en 2050 j’aurai 90 ans, je ne serai plus maire”
Parce que le sujet de 2050 c’est celui des maires d’aujourd’hui, mais aussi, comme le dit très bien Anne-Fleur Goll l’étudiante d’HEC celui des entrepreneurs, des financiers, des comptables, des salariés, des consultants, des enseignants, des chercheurs, des élus.
De tout le monde en fait
Alors oui aussi, Anne Fleur, merci aux activistes et déserteurs qui repoussent les limites de ce qui est considéré comme extrême pour mieux nous inspirer dans l’action.
Alors avant de les inspirer on peut aussi les choisir, c’est dimanche prochain : s’il vous plaît, c’est la prière d’une vieille écologiste qui aurait tant aimé que nous ne perdissions pas autant de temps, s’il vous plait, votez.