Je ne suis surement pas la seule parce que vous qui m’écoutez, vous êtes sûrement nombreux à faire des tartines en même temps, presque tous même : 85 % des habitants de ce pays mangent de la baguette.
Peut-être notre plus grand point commun. Une croûte craquante, une mie aux belles alvéoles, une odeur inimitable… L’esprit d’un pays tout simplement.
C’est donc un sujet très sérieux, d’ailleurs l’approvisionnement de l’Elysée se fait par le lauréat du grand prix de la baguette de tradition française de la ville de Paris.
Permettez-moi de citer les 10 derniers : Sébastien Mauvieux, Rhida Khader, Antonio Texeira, Djibril Bodian, Florian Charles, Sami Bouattour, Mahmoud MSeddi, Fabrice Leroy, Taieb Sahal
Et pour 2021, depuis vendredi, c’est Makram Akrout
Il reste donc six mois de campagne présidentielle avant que l’une ou l’un n’ait la chance de tartiner la baguette de monsieur Akrout au petit déjeuner dans de la porcelaine siglée République Française.
Et pourtant, je crains que ces six mois ne servent encore une fois à insulter ceux et celles qui font la France, qui sont la France comme Monsieur Akrout, arrivé de Tunisie à l’âge de 23 ans.
Une des raisons majeures est que ces insulteurs ne connaissent pas la France comme elle est vraiment.
Ils se tricotent des romans imaginaires inspirés de l’Histoire souvent en la travestissant. Ils déversent leur bile et aggravent la haine et le racisme par une rhétorique de flipettes aigries dont le but est surtout de masquer leur absence abyssale de propositions face aux grands enjeux de notre temps dont la catastrophe climatique.
Ils ne veulent pas voir non plus qu’être français se construit chaque jour sur une triple promesse de liberté, d’égalité et de fraternité et que cette promesse est une transformation
Qu’être français c’est apprendre à cuisiner avec ses grands-parents la pkaila et les boulettes et avec les autres le pâté aux patates et la tarte aux myrtilles,
Etre français c’est faire ramadan et restaurer les vitraux de Vézelay.
Etre français c’est aussi prendre le VUPA de 5h09 à Grigny pour rendre rutilantes les toilettes des grands hôtels où ces messieurs iront se soulager après leurs petits déjeuners de réflexion sur l’optimisation de l’insulte des musulmans comme outil de campagne.
Pourtant, croyez-moi, ils ne gagneront pas car c’est dans ce RER que se trouvent le courage et la grandeur d’âme.
A ces spéculateurs de la haine, la fille de Jean-Louis et Marie-Paule, la petite fille de Pierre, Paulette, Emile, Renée, Julienne et de tous ces ancêtres dont l’origine s’enfonce en Lozère, en Picardie et en Vendée n’a qu’un mot à dire.
Un mot venu de l’école républicaine Jules Ferry et du collège André Malraux, un mot venu de Montereau, bataille victorieuse et haut lieu de l’épopée napoléonienne, un mot de mon enfance de pure petite française : la hchouma… et vive la France !