Marre de parler climat

Conséquence du dérèglement climatique : tout est écrit dans le rapport du GIEC
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Conséquence du dérèglement climatique : tout est écrit dans le rapport du GIEC ©Getty - Paul Souders
Conséquence du dérèglement climatique : tout est écrit dans le rapport du GIEC ©Getty - Paul Souders
Conséquence du dérèglement climatique : tout est écrit dans le rapport du GIEC ©Getty - Paul Souders
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Inondations en Allemagne : conséquence du dérèglement climatique, sécheresse intense en Amérique du Nord, pareil, giga feux australiens l’an dernier ? Pareil encore. Mais pas de surprise en fait, tout est bien écrit dans le rapport du GIEC de cet été.

Pas de surprise non plus avec Cécile Duflot, première chronique, bim, elle parle de climat 

Et pourtant, j’en ai marre de parler de climat. Parce que ce qui nous arrive était annoncé dans le rapport du GIEC de 1990 - pour situer vous aviez pile 20 ans Nicolas.  Donc c’est rageant, désespérant mais aussi pénible d’ânonner les mêmes histoires depuis tant d’années. Le seul changement c’est qu’on est plus des alarmistes catastrophistes vu que les catastrophes alarmantes sont sous notre nez.

Et donc pourquoi. Pourquoi alors les scientifiques l’annonçaient très clairement,  qu’ils avaient raison et que ça va s’aggraver, pourquoi n’agit-on pas. C’est ça qui est curieux en fait.

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Une hypothèse ?

Je crois qu’il y en a trois : le cynisme, la lâcheté et le déni.

Le cynisme ça c’est documenté : Depuis l’accord de Paris les compagnies pétrolières ont dépensé plus d’un milliard de dollar en lobbying contre les mesures favorables au climat. Elles ont même longtemps fait vivre un courant climato sceptique. On pourrait y ajouter les banques qui continuent activement à financer les fossiles parce que cela rapporte plus d’argent.

La lâcheté ensuite – elle - elle est politique.  C’est celle qui n’affronte pas les lobbys court termistes, qui trouve des justifications infinies à l’inaction : l’argent souvent – alors que l’inaction climatique sera infiniment plus couteuse.

Et le déni ?

Oui, on sait mais on ne refuse d’accepter la réalité, on fait comme si, un peu comme dans un couple quand l’autre a une double vie, selon la formule de ma mémé Paulette « ça se savait mais ça se disait pas ».

Le processus du déni active des diversions mentales, on chasse l’idée contrariante par plein de moyens de l’absurde à la mauvaise foi.

Un assez commun est de pointer les défaillances d’un écologiste « oui mais machin a pris l’avion», un autre est de minimiser « oui ben on s’adaptera, on s’est toujours adapté »

Et là l’erreur serait d’assimiler déni et ignorance car le déni est une forme de protection face à une réalité trop violente.

On ne doit donc pas informer ou insister davantage sur la gravité de la réalité mais permettre le déclic en traçant un chemin réaliste, même s’il est compliqué et aride.

Peut-être que la pandémie peut aider

Elle a montré que nous étions capables de changements brutaux et rapides et d’une discipline collective.

Il y a sûrement dans cette leçon une des clés d’un sursaut collectif qui -  en nous libérant du déni - devrait pouvoir faire plier et le cynisme et la lâcheté.

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