Ophélie Meunier, l'Islamisme et la liberté d'expression

La journaliste Ophélie Meunier ici en 2019
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La journaliste Ophélie Meunier ici en 2019 ©Maxppp - JC Tardivon
La journaliste Ophélie Meunier ici en 2019 ©Maxppp - JC Tardivon
La journaliste Ophélie Meunier ici en 2019 ©Maxppp - JC Tardivon
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Après la diffusion d’une enquête de «Zone interdite» en partie consacré à l'islamisme dans la ville de Roubaix, le militant associatif local Amine Elbahi et la journaliste Ophélie Meunier ont été menacés de mort et placés sous protection policière…

Oui, Nicolas, et cette affaire révèle une nouvelle fois la pression qu’exercent les islamistes sur la liberté d’expression.

Depuis 1989, et la fatwa visant l’écrivain britannique, Salman Rushdie, nous le savons : critiquer l’islam, c’est prendre le risque de vivre sous l’épée de Damoclès des terroristes islamistes.

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En France, la tragédie de Charlie hebdo ou la décapitation de Samuel Patty sont venus nous le rappeler.

L’affaire Zone interdite montre que pour les islamistes, il ne s’agit pas seulement de contester la liberté de blasphémer ou de caricaturer Allah, mais bien d’interdire toute mise en cause de l’islam, et même de l’islam le plus radical

Les menaces visant Ophélie Meunier posent plus précisément la question de la liberté d’informer

Les médias vont-ils être tentés de s’autocensurer à l’avenir ?

Concernant Ophélie Meunier, les réactions de soutien de ses confrères et consœurs se sont fait attendre quelques heures, voire quelques jours, mais la corporation des journalistes semble enfin se réveiller comme en témoigne notamment le dernier édito du Monde…

Est-ce selon vous un tournant ?

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Oui, car pour les médias français, il a parfois été plus facile de dénoncer les atteintes aux libertés dans les pays lointains que celles qu’ils pouvaient observer dans leur pays, y compris visant leurs propres collègues …

Certes les violences commises par les Gilets jaunes ont bien été pointées du doigt

Mais on s’est habitué à voir certains journalistes ou éditorialistes sous protection policière.

Et surtout, on est longtemps resté muet sur la difficulté d’enquêter dans certaines zones de non droit

Lorsqu’en 2016, un an seulement après l’attentat de Charlie Hebdo, Bernard de la Villardière se faisait agressé lors d’un reportage en banlieue sur les islamistes, non seulement rares ont été les soutiens, mais il se trouvait des collègues pour  expliquer qu’il l’avait bien  cherché.

Plus tragique, il y a peine un an, le cas du photojournaliste Christian Lantenois, père de famille de 65 ans, lynché par des délinquants dans une cité de Reims.

A l’époque, Christophe Deloire, le patron de Reporter sans frontière, avait été l’un des rares à souligner que les banlieues étaient devenues « un terrain hostile » aux journalistes et que la liberté d’informer y était désormais menacée.

Comment expliquez-vous que la profession n'ait pas réagi plus tôt ?

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Outre par la peur inspirée par la terreur islamiste, sans doute par la volonté de certains médias de ne pas pointer du doigt les musulmans et plus largement les populations issues de l’immigration, jugées déshéritées.

Par crainte d’être taxé d’islamophobie et de racisme également

Il n’est d’ailleurs pas impossible que la pression des prétendus antiracistes ait été plus efficace que celle des islamistes

Mais le devoir du journaliste est de dire le réel, même lorsque celui-ci est dérangeant ou pas politiquement correct

Le déni de certaines dérives n’a fait qu’alimenter la fracture entre les médias et les citoyens

Et fait le jeu des ayatollahs

Espérons que l’affaire Ophélie Meunier marque enfin une réelle prise de conscience

Car l’enjeu n’est autre que celui de la liberté de la presse.

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Et de la liberté de penser…