Christiane Taubira : sauveuse ou fossoyeuse de la gauche ?

Christiane Taubira, sauveuse ou fossoyeuse de la gauche ?
Christiane Taubira, sauveuse ou fossoyeuse de la gauche ? ©Getty - Foc Kan/WireImage
Christiane Taubira, sauveuse ou fossoyeuse de la gauche ? ©Getty - Foc Kan/WireImage
Christiane Taubira, sauveuse ou fossoyeuse de la gauche ? ©Getty - Foc Kan/WireImage
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Christiane Taubira a donc officialisé sa candidature à la présidentielle …

Oui Nicolas, et nombreux à gauche sont ceux qui voient en elle la femme providentielle.

Commençons par rappeler son score à l’élection présidentielle de 2002

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Christiane Taubira n’avait rassemblé que … 2,2 % des votes

Pas de quoi décourager ses partisans qui, depuis sa loi sur le mariage pour tous, voient en elle une égérie, une figure incontestable de la vraie gauche…

On se demande bien pourquoi !

Car au-delà de ses envolées théâtrales et de ses indignations surjouées, son parcours politique apparaît particulièrement ambigu

Dans les années 90, Taubira avait pour mentor un certain Bernard Tapie et votait la confiance au gouvernement Balladur, l’un des plus à droite de la Ve République sur le plan économique et social.

On ne sait d’ailleurs toujours pas ce qu'elle pense sur les grands enjeux que sont la désindustrialisation, la souveraineté, le libre-échange, les délocalisations, l’avenir des services publics, le pouvoir d’achat des classes populaires…

La gauche Taubira se réduit aux questions sociétales

Même sur la question sanitaire, elle a entretenu le flou refusant d’appeler à la vaccination en Guyane.

Alors comment définiriez-vous la gauche Taubira ?

La gauche Taubira c’est d’abord et avant tout la gauche multiculturaliste, pour ne pas dire identitariste.

S’il y a un fil rouge dans son itinéraire politique et idéologique, c’est avant tout celui ci.

De 1978 à 1993, celle qui souhaite aujourd’hui présider la France s'est d'abord battue pour l’indépendance de la Guyane.

Sa loi mémorielle de 2001, qui institue comme crimes contre l'humanité la traite négrière transatlantique et l'esclavage, témoigne de son antiracisme à deux vitesses. Cette loi occulte, en effet, délibérément les traites africaines et arabo-musulmanes, ainsi que toutes les formes d’esclavages pratiquées par des non-européens.

Car, explique Taubira, les « jeunes arabes ne doivent pas porter sur le dos tout le poids de l’héritage des méfaits des arabes… »

En février 2004, elle sera l’une des seuls députés du groupe socialiste à voter contre la loi interdisant le voile à l’école.

Loin d’être la sauveuse de la gauche, Taubira en est, au contraire l’une de ses fossoyeuses

En quoi ?

Christiane Taubira incarne la dérive communautariste de toute une partie de la gauche.

Le délaissement du combat pour l’émancipation sociale des plus humbles au profit d’un libéralisme sociétal et d’un antiracisme dévoyé qui ont fracturé la société.

Taubira séduit un microcosme médiatique et militant soucieux de se donner bonne conscience mais apparaît plus que jamais coupée du peuple et de ses préoccupations.

Ce que confirment les derniers sondages la créditant de 4 à 5% des votes dont seulement 3% chez les ouvriers et 2% chez les employés.

La principale vertu de sa candidature sera sans doute d’achever de discréditer la gauche sociétale et peut-être de permettre demain la renaissance d’une gauche républicaine et sociale.

En attendant, le petit théâtre antifasciste, comme disait Lionel Jospin reprendra ses droits.

Dans des accents lyriques, Taubira prendra des postures de résistante, dénoncera la menace des populismes dont elle n’a pourtant cessé de faire lit.

Puis, au second tour, appellera à voter Emmanuel Macron.

No passaràn !