Barcella

France Inter
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Vous nous présentez ce matin, le second album de l’auteur-compositeur-interprète Barcella. Originaire de Reims, 30 ans, autodidacte, il apprend seul la guitare, le banjo et le ukulélé, en écrivant parallèlement ses premiers textes. Il a baptisé son nouveau disque « Charabia ».

« De mon charabia » sont nés des poèmes. C’est ce qu’aurait dit à Barcella, à la sortie d’un concert, une jeune mère de famille. Nul charabia pourtant dans ce disque retors qui ne montre pas ses plus beaux atours ni ses muscles à la première écoute. Il faut du temps, de la disponibilité et de la curiosité pour saisir la portée de cette langue exigeante. Où le raffinement du verbe produit une poésie qui transcende la mécanique du quotidien d’une chanson de rupture…

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Extrait de « De si de larmes »

Barcella écrit ses premières chansons à l’âge de 12 ans. Il n’est certes pas facile d’entrer dans l’adolescence lorsque Kurt Kobain décide de suicider la rage d’une génération. Alors c’est une guitare qui lui sauve la vie. Une guitare et des mots. La poésie que lui enseigne sa mère, professeur de lettres. Barcella monte à l’assaut de son imaginaire, véritable jardin d’enfant où il exerce son phrasé mélancolique qui cherche toujours à garder la distance. Cette distance qui lorsqu’elle s’écroule donne l’une des plus grandes chansons françaises sur l’enfance qu’il m’ait été donné d’écouter depuis longtemps.

Extrait de « L’âge d’or »

Avec Barcella, l’art de la pudeur est comme le parfum de la volupté. Toutes les émotions et réalités les plus dures à exprimer sont belles à chanter. Ce qui lui fait dire avec un surréalisme déroutant « à force d’arrondir les angles, on met les équerres au chômage ». Ceci explique cela. On peut parvenir à faire d’une tragédie -la maladie d’Alzheimer- une symphonie.

Extrait de « symphonie d’Alzheimer »

Barcella, attaché à la transmission, trimballe volontairement sa gymnastique linguistique et son swing vaporeux dans les maisons d’arrêt et les maisons de retraite, mais aussi au contact des gens du voyage. C’est avec le triste sourire de Bourvil que Barcella est devenu un vrai chanteur.

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