Claire Diterzi

France Inter
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Ce matin, nous partons à la découverte du quatrième album solo de Claire Diterzi qu’elle a baptisé « Le salon des refusées », clin d’œil à la polémique que suscita son admission à La Villa Médicis, en 2010, au titre de première chanteuse dite populaire.

Extrait de « Au salon des refusées »

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Ce disque n’est pas seulement l’illustration de cette vaine polémique entre deux mondes. Celui de quelques artistes de musiques dites savantes avec le monde de la chanson marchande. Le parcours de Claire Diterzi incarne brillamment une résistance forcenée à l’idée que l’on se fait de la chanson aujourd’hui. Un art de l’éphémère totalement gouverné par les puissances de l’argent et les traders de la société du spectacle qui ont même réussi à pervertir le concept warholien de quart d’heure de célébrité. Claire Diterzi aborde chacun de ses disques avec l’impérieuse énergie de la nécessité. Pour elle, chanter c’est faire parler le chaos à l’intérieur de soi, c’est expurger les venins qui empoisonnent l’existence, c’est régler toutes les additions existentielles. Le père qui s’en va alors qu’elle est une enfant, et qui risque alors de ressembler à tous ces hommes qui finissent par partir ou trahir un jour.

Extrait de « Le roi des forêts »

Pour cet album, Claire Diterzi a choisi le parti extrême d’enregistrer ses chansons au son ancestral de la viole de gambe. C’est un moyen âge musical volcanique qui tente de se conjuguer à l’ère numérique. Les paysages musicaux défilent, comme si la lave d’un désordre intérieur, coulait de ses rimes effrontées. Il ne faut pas avoir peur de la terre qui gronde. Il ne faut pas avoir peur d’écouter ce lyrisme dépouillé.

Extrait de « Entre ses mains »

Claire Diterzi signe l’un des disques les plus extrêmes qui nous ait été donné d’écouter depuis longtemps. Comme une sorte de défi à l’époque, qui nous rappelle aussi que la musique n’est jamais aussi puissante que lorsqu’elle s’inscrit dans sa dimension de contre-culture. Clin d’œil.

Extrait de « Riders on the storms »

Il faudra désormais allez découvrir la transcription de ces chansons sur scène où Claire Diterzi poursuit sa quête intime de singularité. Ce disque est aussi l’occasion d’éprouver le plaisir d’être encore surpris par l’admiration que l’on porte à une artiste, Claire Diterzi.

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