Da Silva

France Inter
Publicité

Aujourd’hui lundi, sort le 4ème album de Da Silva, auteur-compositeur-interprète que l’on a pu redécouvrir récemment comme l’un des compositeurs de Claire Denamur. Cette fois, il sort à nouveau de l’ombre après une longue période de réflexion. Titre de son nouveau disque : « La distance ».

Cette distance est celle qu’il a fallu certainement que Da Silva prenne pour se retrouver, et dessiner une sorte d’autoportrait à travers ses onze nouvelles chansons qui illustrent bien son état d’esprit sans concessions. Da Silva n’a qu’un seul cahier des charges. Ses chansons doivent être directes, physiques, sans passer par la case cérébrale.

Publicité

Extrait de « La distance »

C’est une sorte de recommencement pour Da Silva. Nouveau label, nouvelle approche artistique. Il fait donc ici une sorte de synthèse de tout un parcours où il a visité, exploré à peu près toutes les contrées musicales qui pouvaient l’aider à se construire. Le punk de l’adolescence, puis la musique électronique, enfin la folk qu’il n’a eu de cesse de vouloir adapter à la chanson française. Pour ce nouveau disque, Da Silva a décidé d’habiller ses nouvelles compositions de matières plus nobles. C’est un disque pop, qui assume sa posture d’élégance et qui tout à coup rend les textes de cet écorché vif bien plus audibles.

Extrait de « Les concessions »

Da Silva est l’un des meilleurs mélodistes de la scène française. On l’a effectivement souvent constaté lorsqu’il écrivait pour les autres. Souvent d’ailleurs sa position d’homme de l’ombre nous paraissait la plus confortable. Mais aujourd’hui on sent confusément que l’homme s’est densifié. Sa force motrice est obscure mais énergique. Dans cette jungle des sentiments amoureux l’homme est bien nu, tout juste habillé de ses immenses tatouages qui couvrent une partie de son corps comme en témoigne l’une des très belles photographies qui illustrent le livret de la pochette. Amour à mort, mort d’amour, Da Silva fend l’armure et laisse même l’émotion lui serrer la gorge jusqu’à étouffer ses mots.

Extrait de « Le repas »

« La distance » est le nouvel album de Da Silva. C’est l’un des très bons disques de ce début d’année 2012. Parce qu’il sent parfaitement son époque. Du noir, un pessimisme latent et une lucidité froide. Avec en fond de ciel l’espoir quand même d’une éclaircie.

Les liens

La page de la chronique "Encore un matin" sur Facebook