Après une décennie passée au sein du groupe français de reggae Baobab, Merlot sort son deuxième album solo qu’il a baptisé « Business classe ».
Manuel Merlot dit Merlot est né à Ivry-sur-Seine. Il a grandi dans une famille de militants, ce qui pourrait lui faire chanter que tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes. Et lorsqu’il s’exprime aujourd’hui dans les pages du quotidien L’Humanité c’est pour affirmer qu’il a toujours considéré la musique comme un outil social de transmission. Le temps de la « désabusion » initiée par un certain Nino Ferrer est depuis, passé par là. Mais le regard de Merlot chanteur est bien celui d’un explorateur d’une société française malade de ses démons qui avoue aussi ses propres faiblesses.
Extrait de « Chui pomé »
L’amour, les filles, le désir, l’érotisme, le vélo, la cigarette, les doutes et les vieux chanteurs… Merlot est lui, un chanteur qui se marre et ça s’entend. Le sourire en coin au creux de chaque rime est communicatif et efficace. C’est avec l’ironie du désespoir que l’auteur parvient le mieux à faire passer ses messages. Légers lorsqu’il désigne en creux tous les groupes pop rock français qui depuis longtemps ont remisé au vestiaire des accessoires, la langue française, et que celle-ci devient le terrain de jeu et d’évolution presque exclusif du rap et des groupes de reggae.
Extrait de « Hello »
Parfois Merlot oublie sa légèreté naturelle pour évoquer les sensations précises de voyages successifs en Nouvelle-Calédonie. Cela donne alors tout simplement une grande chanson qui prend le prétexte du nickel calédonien pour évoquer des souvenirs de l’histoire contrariée entre les Kanaks, la France au temps de sa splendeur métropolitaine, et la dure réalité d’aujourd’hui malgré un statut d’autonomie.
Extrait de « Nickel et cuivre »
Il faut écouter cet album de Merlot qui nous invite à regarder la vie avec le sourire. Il chante à ses enfants : « c’est vrai je suis d’accord il faut être réaliste, le petit chat est mort et ils ont tué le Christ, mais tu devrais de temps à temps un peu desserrer les dents. Juste pour faire un test, pour la beauté du geste. » Avec ce deuxième album de Merlot, le test est positif et devrait être reconnu d’utilité publique.
Les liens
L'équipe
- Production
- Chronique