Malgré l’invitation divine et l’étrangeté d’une musique spatiale autant que spéciale, on ne sait pas très bien où nous sommes avec ce disque de Jim James. Une échappée en solitaire pour celui que les spécialistes connaissent en tant qu’auteur et chanteur du groupe My Modern Jacket mais qui a toujours un projet d’avance, entre des reprises curieuses de Georges Harrison ou ses contributions au collectif Monsters of folk. Voici Jim James enfin seul, aux commandes d’un projet où il a tout fait, pilote attentif et possédé d’un projet sonore sous influence mystique. A l’image de cette chanson magique « a new life » qui le réincarne en crooner bizarre des années 60 rêvant sûrement d’évangéliser les oreilles d’aujourd’hui sans mémoire. Extrait de « A new life » L’album est inspiré du premier roman sans parole américain « God’s man » datant de 1929 de Lynd Ward, le père du roman graphique dont les gravures sur bois ont par ailleurs largement inspiré nombre de grands auteurs de bande dessinées. Jim James est fasciné par ce récit en images d’un peintre guidé par un pinceau magique qui n’a pas d’autres choix que de produire des chefs-d’œuvre. Le livre lui permet surtout d’interroger en musique les liens entre la création artistique et la douleur. Comment réussir à produire une musique positive, solaire tout en traversant les ténèbres. Extrait de « State of the art » L’album ne fait pas que traverser les ténèbres. Il traverse aussi les époques et les sons en poussant les limites de chacun. 60, 70 et 80. Rock, jazz, soul et folk. Un voyage spirituel et guérisseur pour lui qui a conçu son disque dans une période de convalescence après avoir vécu de très difficiles moments personnels. Extrait de « All is forgiven » Jim James aurait dit à propos de ce disque qu’il avait cherché à produire un disque futuriste mais réalisé à l’ancienne. Il y a beaucoup de cela même si l’on doit d’abord reconnaître que c’est sa voix d’outre rêve qui rend le voyage poignant.
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