S. Mos

S. Mos
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Il y a tout juste un an vous nous faisiez découvrir S. Mos sorte de magicien qui parvient à réaliser des rencontres imaginaires entre les légendes du jazz et les figures du rap. Il revient aujourd’hui avec son volume 2, intitulé : « Hip-hop and jazz mixed up ».

C’est un retour gagnant. Encore meilleur, plus abouti que le premier volume. Imaginez le rappeur Busta Rhymes en grande conversation avec le pianiste de jazz Duke Pearson et le trompettiste Donald Byrd. Vous êtes littéralement embarqué par cette union sacrée entre hip hop et jazz

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Extrait de « Christo Redentor »

S. Mos est pianiste, beatmaker, et c’est surtout un musicien d’un éclectisme renversant. Il possède une approche de la musique à la fois ludique et en même temps très réfléchie. C’est une sorte d’historien décomplexé qui cherche à savoir en permanence d’où l’on vient pour savoir où l’on peut aller. Ainsi dans son travail le rappeur sulfureux Eminem peut s’acoquiner avec la générosité de Duke Ellington pour redonner du flux au morceau « Tang ». Dans le même ordre d’idée voici le père du piano stride James Price Johnson retrouver la ferveur de son morceau « charleston » composé en 1923 grâce au jeune rappeur américain Yung Joc

Extrait de « Charleston »

S.Mos aime surtout nous raconter à travers ces mixages des histoires où la similitude des destins redonne un sens à l’historie. Ainsi, il réunit le rappeur Tupac assassiné en 1996 à Las Vegas et Lee Morgan trompettiste de hard bop assassiné par son ex femme.

Extrait de « Yes I can no you can’t »

Pour tenter d’expliquer comment le miracle se produit, il faut imaginer S. Mos dans un travail de laboratoire. Trouvant d’abord les acapellas des rappeurs sur Internet puis ensuite il utilise ses claviers, sa platine, sa souris qui dicte à son logiciel comment reconstruire le morceau de jazz initial. Ses connaissances en tant qu’ingénieur du son font le reste pour parvenir à caler au tempo les deux univers.

Extrait de « Now please don’t you cry beautiful Edith »

Quand Roland Kirk, l’homme qui jouait de trois saxophones en même temps revient sur terre pour laisser parler Jay Z on se dit que S. Mos a lui aussi trouvé comment faire pleurer les machines.

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