Il est des idylles formidables entre la musique, la littérature et le charme. L'histoire du fado, ça se passe dans un bordel de Lisbonne, à la fin du 19ème siècle. Celui qui chante est un marin ivre, investi par l’esprit de l’aède, le troubadour de la Grèce Antique. Accompagné par des guitares, des mandoles, il regarde une dernière fois les belles autour de lui, et leur dit qu’il emportera leur sourire à jamais. Car, demain, il ira vers son destin. Destin, en latin, ça se dit Fatum. Fatum, en portugais est devenu Fado…Et petit à petit, les filles de mauvaise vie à qui ces chants étaient dédiés, se sont levées pour leur répondre. Et les hommes se sont assis pour les écouter.Et leur tristesse devint belle. Et les filles de mauvaise vie devinrent des déesses.Notre déesse du jour est Cristina Branco.
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Les marins du Portugal sont les meilleurs du monde, les premiers à avoir contourné l’Afrique, les premiers qui ouvrirent le passage vers les Indes, qui traversèrent l’Atlantique.Le voyage exhorte au chant. Il y 3 types de chant, qui ont tous un rapport au territoire.Celui qui exprime le bonheur d’être chez soi, Celui qui dit : "Adieu je vais vous quitter "Enfin celui qui dit, "je suis loin, vous me manquez", le chant de l’exil.Dans la voix de Cristina Branco, il y a la mélancolie heureuse du paradis perdu, de notre enfance, de nos souvenirs.Cristina manie une des langues les plus expressives qui soit. La langue portugaise, que l’on dit plus douce au Brésil, est plus gouteuse ici, avec des chhhque bien mouillés, des r qui vous grattent la luette, des zzzéou qui vous font vibrer la langue, des jaou qui semblent vous dire jaou t’aime ou jaou vais te manger..Les filles de la Méditerrannée ont un voile sur la gorge et l’autorité dans la voix. Une autorité qui porte comme une injonction d’amour : Je sais de quoi je parle, ma mère était tellement méditerranéenne
Les titres du jour Gaivota, Era um redondo vocabulo, Na rua do silencio, Se fores nao chores por mim
► ► ► VOIR | Plus de vidéo sur le site de Cristina Branco► ► ► ECOUTEZ | L'album "Idealist"
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