

250 000 tonnes de mobilier de bureau sont jetées chaque année en France. Pour remédier à ce gâchis, l'entreprise Bluedigo propose du mobilier de réemploi aux entreprises, privées ou publiques.
Une brève visite dans les bureaux de la préfecture de Paris et d'Ile-de-France, regroupés depuis 2011 dans un bâtiment du 15ème arrondissement de Paris, "Le Ponant", ne laisse rien deviner de particulier : des couloirs à l'ambiance feutrée et des bureaux d'apparence ordinaire dans lesquels les fonctionnaires sont au travail. Pourtant une réorganisation est à l'œuvre pour accueillir de nouveaux services, nous explique Jean-Louis Amat, en charge du projet.
Ce sont des travaux assez sobres puisqu'en fait nous refaisons du cloisonnement et nous touchons à minima les locaux.
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A première vue rien d'extraordinaire donc, sauf que cette réorganisation oblige à renouveler le mobilier de bureau et que la préfecture a décidé d'acheter en partie du mobilier d'occasion grâce, notamment, à l'entreprise Bluedigo. Les caissons, par exemple, viennent d'Air France. Les tables de travail sont aussi du réemploi. Les fonctionnaires qui les utilisent ne s'en étaient même pas aperçu.
Non, on ne le savait pas ! On l'a appris grâce à votre visite, en fait. Mais ce mobilier à l'air neuf et propre. On ne s'était pas rendu compte qu'il était d'occasion.
La préfecture a anticipé sur une loi qui oblige désormais le secteur public à acheter 20% de produits recyclés. Jean-Louis Amat y voit trois avantages.
On ressort à peu près à un tiers du prix du matériel neuf. Ce n'est quand même pas négligeable !
Le deuxième avantage, c'est la flexibilité en matière de livraison. Ce que nous achetons est déjà disponible et donc nous savons à quelle date nous l'aurons, ce qui n'est pas toujours le cas lorsqu'on commande du matériel neuf, qui part en fabrication et qui arrive, ou pas, à la date prévue. C'est très appréciable pour nous.
Le dernier avantage, c'est la possibilité de s'intégrer dans notre démarche de développement durable. Comment consommer mieux, consommer plus sobrement surtout.
65kg équivalent carbone économisés pour une chaise
Maxime Baffert, fondateur de Bluedigo, accompagne notre visite et confirme l'avantage énergétique du réemploi de mobilier de bureau.
Vous évitez d'extraire des matières premières pour construire du mobilier neuf. Vous évitez toute la dépense énergétique qui est liée à la production en tant que telle, plus le transport, sachant que malheureusement une grosse partie de ce mobilier est importée et vient de très loin, avec les conditions carbone qu'on connaît.
Pour une chaise, par exemple, c'est à peu près 65 kilos d'équivalent carbone qui sont évités en passant par le réemploi. Ca évite aussi des déchets. Il y a vraiment un bilan environnemental très positif.
Bluedigo récupère du mobilier auprès d'entreprises, si possible en grandes séries, le nettoie, le remet si besoin en état, le stocke grâce à un prestataire dans le Nord de la France et le revend. Maxime Baffert a fondé l'entreprise après avoir travaillé dans la communication et constaté un certain gâchis.
Je travaillais dans un grand groupe dans lequel on déménageait assez souvent et je me suis rendu compte qu'à chaque fois la quasi totalité du mobilier finissait à la benne. Parce qu'on allait dans un nouvel endroit, il y avait un nouvel aménagement et pas vraiment de solutions pour donner une deuxième vie au mobilier précédent.
Il s'est donc lancé dans cette reconversion en fondant cette entreprise qui offre une solution et une opportunité assez simple, explique-t-il.
Acheter du mobilier de bureau reconditionné, ce n'est pas comme refaire toute sa chaîne de production. C'est une première étape et une façon pour les entreprises de s'engager en douceur dans une démarche environnementale.
Il est vrai que certaines entreprises changent de mobilier tous les 5 à 7 ans, en moyenne. Le réemploi peut donc être une réelle source d'économies à tous les bouts de la chaîne.
L'équipe
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