

Les Jardins perchés, une résidence HLM innovante à Tours, intègre une ferme urbaine qui occupe les espaces verts mais aussi le toit de l'immeuble avec une grande serre où sont cultivés fruits et légumes en hydroponie.
Pour aller sous la serre des Jardins perchés, comme le nom l'indique, il faut prendre l'ascenseur.
On a une serre de 800 mètres carrés à plus de 10 mètres de hauteur, donc c'est un peu innovant en France aujourd'hui, avec un accès par le même ascenseur que pour l'accès des résidents de l'immeuble.
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La grande serre a en effet été intégrée en toiture de cette résidence de 76 logements sociaux dès sa conception et sa construction récente. C'est ensuite le lycée agricole de Tours Fondette qui s'est vu confier l'exploitation des espaces maraîchers, dont cette serre où il n'y a pas un gramme de terre mais des présentoirs avec des plantations en hydroponie, nous précise Audrey Debonnel, jeune ingénieure agronome et cheffe de projet .
Toutes les plantes poussent dans l'eau, dans une solution nutritive où on va apporter les engrais nécessaires au bien-être de la plante. C'est de l'hydroponie en maraîchage diversifié, donc on n'a pas de monoculture, on a plus de 100 variétés qui sont cultivées dans cette serre. On doit trouver un équilibre, au niveau des engrais, pour que toutes les plantes puissent bien se développer.
Vente sur place
Pendant l'hiver il n'y a quasiment plus de cultures sous cette serre. Pour voir des plantations, il faut redescendre dans les jardins de la résidence, eux aussi presqu'entièrement occupés par les cultures : 1 200 mètres carrés en pleine terre.
En ce moment, on a des fèves, de l'ail, des oignons, des petits pois... Ce sont nos cultures d'hiver pour les récoltes de printemps. Dès le mois de mai, on va pouvoir récolter toutes ces cultures.
Des légumes qui n'ont pas le label Bio, c'est impossible pour les cultures sous la serre de toit, mais qui n'en sont pas moins cultivés sans pesticides. Ils sont ensuite proposés à la vente sur place, aux résidents des Jardins perchés, aux autres habitants du quartier, à deux restaurants proches ou aux salariés des entreprises de la zone d'activité voisine. L'exploitation sert aussi de lieu pédagogique pour les élèves du lycée agricole. Des ateliers doivent également être proposés aux enfants et aux habitants de la résidence; il y en a eu peu lors de la première année perturbée par le Covid mais ils sont appelés à se multiplier. Pour Audrey Debonnel, l'expérience est motivante.
De pouvoir voir directement comment pousse un légume, juste en bas de chez eux, de voir qu'il n'y a pas de tomates en hiver, de voir toutes ces choses-là sur la saisonnalité, peut redonner aux habitants une curiosité et les reconnecter avec l'agriculture en général. C'est vraiment quelque chose de captivant où on apprend aussi énormément. Il faut trouver aussi un modèle économique qui peut fonctionner. Même si c'est grand pour de l'agriculture urbaine, ça reste quand même une petite surface : 2 000 mètres carrés. Il faut trouver comment on peut faire pour qu'une personne puisse en vivre.
Une exploitation intégrée à l'habitat qui a donc valeur d'expérience, surtout pour les cultures en hydroponie sous la serre de toit, mais la jeune ingénieure agronome paraît convaincue de l'avenir de cette formule à laquelle d'autres bailleurs sociaux réfléchissent également.
L'équipe
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