Transports à Montpellier : gratuité totale en perspective

Montpellier possède déjà 4 lignes de tramway, une 5ème ligne est prévue d'ici 2025
Montpellier possède déjà 4 lignes de tramway, une 5ème ligne est prévue d'ici 2025 ©Radio France - Lionel Thompson
Montpellier possède déjà 4 lignes de tramway, une 5ème ligne est prévue d'ici 2025 ©Radio France - Lionel Thompson
Montpellier possède déjà 4 lignes de tramway, une 5ème ligne est prévue d'ici 2025 ©Radio France - Lionel Thompson
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C'est une initiative récente de la métropole de Montpellier : la gratuité des transports, déjà en partie appliquée, deviendra totale pour tous les habitants de l'agglomération à la fin de cette année.

Jusque-là, les transports à Montpellier sont gratuits pour les plus de 65 ans, les moins de 18 ans et pour tout le monde le weekend. A partir de l'an prochain, ce sera gratuit toute la semaine pour l'ensemble des 500 000 habitants de la métropole, une première en France pour une agglomération de cette taille. Cette mesure était une promesse de campagne du maire socialiste, Michaël Delafosse élu en 2020, qui veut en faire un marqueur de son mandat. Il s'agit selon lui d'une mesure d'écologie positive, bonne pour la transition énergétique et pour le pouvoir d'achat.

"Bien sûr qu'il faut réduire la part de l'automobile, qui pollue et émet du CO2, mais il faut offrir une alternative. Les transports en commun en sont une. En instaurant la gratuité des transports, qui ne polluent pas, on apporte une réponse à la nécessaire lutte contre le changement climatique. Se déplacer demain à Montpellier dans des transports gratuits, ce sera aussi une économie substantielle pour les familles pour lesquelles le coût de la vie est cher, surtout dans le contexte actuel."

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Interrogés à une station de tramway de Montpellier, les usagers semblent majoritairement apprécier.

"Ah, moi, je suis 100% pour ! Si on veut encourager les gens à prendre les transports, je pense que ça commence par là. Ce sera une bonne vitrine pour montrer que ça marche"

Cette dame à qui on demande si elle ne craint pas une hausse des impôts, ou une dégradation de la qualité des transports ne semble pas s'en inquiéter.

"De toute façon, c'est un peu le principe de solidarité des impôts en France : ceux qui peuvent payer paient pour les services publics. Et je ne pense pas que la gratuité joue sur la qualité du service. L'important c'est plus l'intérêt qu'on lui porte."

Comment financer ?

Ce n'est pas l'avis de l'opposante de gauche Alenka Doulain qui s'interroge, elle, sur le financement de cette mesure et craint une dégradation du service. Craintes partagées par l'une des usagères du tramway que nous avons interrogée.

"Où vont-ils trouver l'argent pour entretenir le matériel ? Qui va payer ? Les montpelliérains et ça sera pris sur le budget de la ville au détriment d'autres dépenses ou travaux. Et puis, il y a déjà un manque de respect, ce sera encore plus le cas si c'est gratuit. Moi, je suis contre mais je pense que ça ne va pas durer !"

Michaël Delafosse répond qu'une métropole comme Montpellier peut trouver les 30 à 42 millions d'euros nécessaires au financement de la gratuité totale. Cela représente 5% du budget. Il s'agit selon lui d'une question de choix budgétaires.

"Ce choix, il est financé, il est finançable. Il y a des économies qu'il fallait faire dans un certain nombre de budgets. Nous les avons faites. Ensuite, il faut travailler sur la dynamique de notre territoire. Nous soutenons le développement des entreprises et ça génère des recettes fiscales supplémentaires. L'ensemble des mesures mises bout à bout permet de financer la gratuité des transports."

Il y aura aussi tous les usagers qui n'habitent pas la métropole de Montpellier qui, eux, continueront à payer.

Pour aller plus loin :

La page consacrée aux transports sur le site de la métropole de Montpellier, les propositions pour les transports de Nous sommes, l'un des principaux groupes d'opposition métropolitain, un article consacré à la question de la gratuité des transports en France sur le site gouvernemental Vie publique.